• La solitude, c'est toujours une chose à laquelle on ne s'attend plus quand elle revient pour nous titiller. Bien sûr, on y pense, on se dit qu'elle ne reviendra pas ; ou bien on la regrette, on s'imagine que c'était bien, qu'il y avait des bons côtés. Qu'on pouvait picoler, glander, sortir n'importe quand. Mais c'est pas vraiment important, puisqu'on se dit que, si ça doit se passer, on verra venir.

    Et puis, un jour, on s'aperçoit qu'elle est là ; qu'elle a investi les lieux depuis des mois et qu'en fait, on s'est fait avoir comme un con. Ç'est comme le chômage, ça commence par un peu de liberté en plus, des soirées en solitaire à mater des films ou des séries de merde. Le pack de bière descend mais c'est pas si grave... A la fin de la première bouteille de whisky, bordel, ça fait quand même tout drôle, on avait perdu l'habitude mais y'a comme un reste de fierté qui revient. Putain, j'me la suit faite ! Rien à voir avec le sexe, c'est sûr, mais on y pense un peu moins. Jusqu'au jour où, tout à coup, on réalise que c'est plus possible. On l'a pas vu partir, mais c'est fait, c'est fini. Elle s'est barrée ; enfin non, pas tout à fait, mais c'est tout comme. Et on peut plus rien y faire...

    On pense à raccommoder les choses ; mais c'est ça le plus dur en fait : comprendre que c'est déjà fini. C'est trop tard. Alors on commence à craquer : on se bourre d'alcool pour ne plus y penser, oublier de se haïr, et au début, ça marche. Et puis au bout d'un moment, ça ne marche plus, ça déborde ; on en veut au reste du monde. On en veut à ces putains d'inconnus qui n'ont rien fait pour vous, pour vous prévenir, pour éviter ça. On veut en allumer un. On se sent menacé, on marche avec les poings noués : on en vient même à espérer qu'il y en ait un qui foire. Qui sente venir l'haubaine, qui se laisse avoir, qui regarde pas bien à qui il a à faire. Et là, s'il essaie de vous bousculer ou, pire, de la bousculer ELLE...vous lui tomberez dessus. Vous tomberez avec lui, vous y mettrez toute votre haine, votre colère, vous viderez tout. Vous le tuerez, peut-être bien ; enfin, c'est ce que vous pensez parce que ça n'arrive pas. Oh, ça pourrait, mais non. A moins d'être suicidaire, là ce serait différent. Les mecs, ils sont pas cons. Ils la voient, la tension, ils se méfient, ils font un petit détour sur le trottoir. Ils sentent peut-être venir le coup de marteau, ce marteau que vous planquez près de la porte d'entrée depuis quelques semaines, juste au cas où...

    Et finalement vous vous dîtes que la picole, la bière à 10h du mat' c'est une grosse connerie. Parce que vous allez devenir violent, faire de vraies conneries. Gérer, vous savez un peu faire, deux ans de thérapie ont peut-être bien servi à quelque chose. Alors vous ne cognerez pas, vous ne hurlerez pas - mais vous laisserez pas sortir tout ça. Vous n'écrirez pas, vous n'expulserez pas, vous ne balancerez pas tout dans un putain de roman. Non. Parce que maintenant, que le soufflé retombe, vous comprenez un peu mieux ce qui s'est passé, et vous savez à présent qui est votre ennemi. Vous vous rappelez ; ce n'était pas votre faute. Vous avez fait tout ce que vous avez pu, en fait. Mais ça ne pouvait pas suffir. Il y avait trop en jeu : trop de fric, trop de temps de cerveau disponible. Trop d'esprits à corrompre, de gamins à pourrir, de merde à publier. Ce sont eux, les connards. Eux qui répandent leurs saloperies mortifères, eux qui se font des thunes sur le dos des gamines. Des faiseurs de suicides et des pollueurs des rues, des esprits. Ils violent la tête de nos gosses, ils démolissent vos putains de vies comme si de rien n'était. Vous ne savez pas encore ce que vous allez faire. Mais une chose est sûre : vous n'êtes qu'un déchet, une espèce d'artiste alcoolique sans aucun lien avec personne. En manque d'amour, de sexe, de vie en fait. Vous n'êtes pas méchant, vous ne mordrez pas. Vous n'existez pas.

    Qui se méfierait ?



    Gatrasz.


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  • Gat' 2010

    ...en réaction au post d'Andiamo ici, une photo que j'ai prise tout à l'heure...sans trucage ! Comme quoi le Bien et le Mal s'équilibrent à la perfection... Même dans la bière^^


    Gatrasz.


    2 commentaires
  • ("They were soooo...boring" - Gat' by Stripgenerator)

    ...comme je ne peux pas être partout à la fois, aujourd'hui je suis
    ...

    Gatrasz.


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  • (et une version que j'aime encore plus) : [Dionysos - Thank You Satan]
    27 octobre 2044

    Je m’appelle
    Léo. A cause d’un chanteur un peu anarchiste, à ce qu’il paraît ; anarchiste, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais ça m’a l’air un peu effrayant. Alors voilà : je suis né il y a douze ans, 3 mois et 25 jours. J’entre en cinquième. Je suis comme tout le monde à mon âge : curieux, vif, et puis je suis assez bon en classe. Enfin, il y a un truc pour lequel je suis un peu différent : mais ça, personne ne le sait. C’est mon secret.

    Depuis cet été, je suis amoureux de
    Lucille. Non, ce n’est pas ça mon secret, même si je n’en ai pas parlé à tout le monde. Vous imaginez, si ceux de ma classe le savaient ? Alors on se voit en cachette. Une fois, j’ai séché les cours pour aller avec elle au parc : bien sûr, on a été récupérés par les « blousons verts » au bout de 10 minutes, mais comme le Président a décidé que les élèves ne soient renvoyés qu’après rédi... euh, rébi... enfin, la deuxième fois quoi, hé bien on n’a pas eu trop de soucis. Juste 8 heures de colle et une amende à nos parents : mon argent de poche y est passé, mais je m’en fiche ! Et personne ne sait qu’on était ensemble.

    Lucille, je lui ai dit mon secret. Je sais qu’elle ne le répètera pas : c’est quelque chose de très personnel, et elle m’a raconté en échange des choses que même à vous je ne dirais pas. C’est la preuve que je peux lui faire confiance, hein ? Je lui ai demandé ce qu’elle en pensait ; elle m’a dit qu’elle ne voyait pas en quoi ça pouvait être important, mais que ça prouvait quand même que j’étais spécial. J’aime quand elle dit ça...

    Allez, je vais vous expliquer. Vous savez, quand on va chez le médecin, faire des courses ou prendre le métro, on utilise notre carte universelle pour payer. C’est automatique, et en plus c’est pratique parce que c’est toujours la même. Et à chaque fois, on voit notre
    numéro de C.R.I. - Comité du Recensement et de l’Identité. Moi j’aime mieux dire 'numéro de série' mais les grands ne sont pas trop d’accord. Et puis il est confidentiel, il ne faut pas le dire à n’importe qui ; en fait c’est ça, mon secret. Alors voilà, moi c’est XPZ-30.12.44. Je vous ai dit qu’à cause de ça, je suis différent ; en fait, j’ai découvert que mes amis ont, tout à la fin, un numéro supérieur à 100. Ils avaient pas le droit d’en parler, c’est interdit mais nous, on a osé. Personne le saura jamais, de toute façon. Alors Pierre par exemple c’est 112. Certains pensent que c’est le Q.I. mais moi, je n’y crois pas. Je suis pas tellement bête et Pierre, il est même vachement con ! Alors je pense que c’est un numéro au hasard, ou alors c’est celui d’un fichier national où tout ce qui nous concerne est écrit. Mes copains aussi pensent que c’est plutôt ça. Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ?

    Les grands, eux, ils savent. Mais s’ils nous le disent avant notre majorité, ils vont en prison. Le jour de nos 18 ans, on reçoit une lettre avec l’en-tête du
    Ministère de l’Identité Nationale, et il paraît que tout est expliqué dedans. Même que mon cousin Marcel, il a fait une drôle de tête quand il l’a lue. Dans six ans, sûrement, j’aurais la mienne et je saurai. En fait je ne suis pas le seul à avoir un numéro inférieur à 100, à la fin de mon numéro de C.R.I. Y’a des vieux, aussi, qu’ont le même. Y’avait même mon petit frère. Lui, je le sais, c’était KPF-14.01.40. Mais je suis le seul de nous deux maintenant ; il est mort, mon petit frère. Une leucémie ; il est mort le 14 janvier 2040. Tiens, au fait ; c’est bizarre, ça, non ? ...

    Gatrasz.


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  •  

    [Ce qui va suivre...est un scoop. Un truc énorme. Le type qui me l’a raconté est une source sûre : il a eu des contacts avec des pontes de la DGSE, y compris un certain Général R... ; bref, l’info est sûre. Et, vous allez voir, c’est...vous verrez.]

    Tout est lié ! C’est dans un livre qui va sortir bientôt ; peut-être sera-t-il censuré d’ailleurs, mais heureusement il y a eu des fuites. Bref, il se dit que l’
    ex-Président de la République Valer...hein ? Vous le saviez déjà ? Que nenni ! Vous pensiez le savoir ; mais en réalité vous ne savez rien. On vous a dit qu’il prétend avoir fricoté avec Lady Di ; mais il n’en est rien ! Il a essayé, certes ; mais selon mon contact, la belle s'est faite beaucoup désirer. Au moment de conclure, quelque chose toujours allait de travers. Une migraine, un coup de fil à passer, bref, elle ne voulait pas. Là où l’affaire se corse, c’est que le Président n’agissait pas (seulement) pour son propre compte ; non, mon contact est formel là-dessus, VGE était télécommandé ! Par qui ? La fameuse cellule terroriste islamique d’Auvergne, pardi ! Celle-là même qu’a évoqué Brice Hortefeux dans la fameuse vidéo qui a fait l’actualité ; selon mon informateur la phalange 'Vulcania' se serait trouvée, à l’époque, derrière les agissements de Giscard. Dans quel but ? Allez, je vous explique : supposez que le Président Français, sous le camouflage de la gaudriole, soit parvenu à ferrer la princesse britannique ; il aurait tenu-là un parfait agent infiltré, non pas à son propre compte, mais bien pour celui, tenez-vous bien...d’ Al-Quaida, par le truchement de sa branche auvergnate !!! Il s’agissait d’un plan quasiment sans faille, visant à approcher la famille royale britannique ; et, pourquoi pas, envisager d’organiser un attentat contre la Reine ! Elisabeth II touchée, c’était tout le Commonwealth qui vacillait. N’oublions pas qu’on était alors, à peu de choses près, en pleine Guerre du Golfe... Ceci dit, que ce soit en raison du charme un peu défaillant du malheureux président français (qui ne l’était plus), ou à cause des amours versatiles de la jeune femme, l’affaire ne se fit pas. Après, tout se trouble ; on est en 1997. D’abord Diana a divorcé, ce qui compromet sérieusement son rôle potentiel d’agent infiltré dans la Famille Royale ; ensuite, VGE digère mal son insuccès, perd contenance et tente apparemment de nouvelles approches, plus musclées. Les preuves manquent ; cependant, des témoins rapportent qu’on aurait vu au soir du 30 août 1997 une Peugeot 604 grise suspecte rôder aux alentours du pont de l’Alma. Faut-il le croire ? On l’ignore. Mais le fait est troublant ; quant aux rumeurs prétendant que Giscard serait en réalité un robot, venu de la planète Aurora, pour diriger secrètement le destin de l’Humanité, j’ai décidé, un peu péremptoirement sans doute, de n’y prêter aucune attention. Mais soyons sérieux, qui irait croire ça...

    Gatrasz.


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