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    [Je me fais des trip, parfois, quand je rentre tard. Exemple : ces video-là. Ne riez pas, S.V.P.Rigolant

    - ->video 1<- -

    Les deux autres je peux pas encore les mettre, je sais pas où les stocker] .


    Gatrasz.


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  • C'était un mercredi matin, je me promenais aux alentours de la Place des Carmes ; arrivant du Boulevard du Languedoc, j'obliquai à gauche devant un bar où, souvent, se réunissent anciens routards aux boucles grisonnantes et vieux loups de la marine à vapeur. J'aime bien les écouter parler, avec leur air inimitable de gens qui ont déjà tout vu, leurs coups de gueule si sympathiques et leurs dégaines de vrais philosophes des deux sexes, bourrus et barbus à loisir. Parfois, ils me fixent tout à coup, comme une tourterelle outragée ; j'aime à penser qu'ils reconnaissent chez moi le rêve de devenir, à peu de choses près, la vieille carcasse utopistes et sans concession qu'ils sont... Enfin bref, je m'éloignais quand je vis l'un d'eux, magnifique, guigner en se marrant vers l'entrée du parking souterrain voisin, havre de voitures de luxe et/ou de fonctions. Curieux, j'avisai deux berlines noires arrêtées à la diable au milieu du passage. Véhicules d'hommes d'état ou plutôt de chefs d'entreprise blindés aux as ; mais vides. Pas l'ombre d'un porteur d'attaché-case, ni - et là c'est bizarre - d'un chauffeur à casquette non plus. Juste les portières ouvertes sous les barrières relevées, comme le signal affolé d'un sémaphore de fortune. Ainsi s'expliquaient le sourire en coin du philosophe et le mien. Je pivotai pour continuer ma route, tombai sur un caméraman tout désemparé devant une bijouterie - en fait, c'est sur sa caméra que je faillis basculer, et sur la perche abandonnée du preneur de son qui traînait. Il me rattrapa au vol et me confia son malheur : le bijoutier qu'il interviewait avait disparu, et son larron de perchiste par la même occasion. « Pour celui-là, ajouta-t-il, j'aurais compris ; il a gagné au Loto hier. J'étais même surpris qu'il soit venu bosser ce matin ». Je réfléchis : cela faisait deux riches de plus évanouis sans prévenir. Au moins six gros nantis qui s'effaçaient de la circulation, au même endroit et à la même minute... Mon banquier était à deux pas, j'y allai ; les employés l'avaient eux-aussi perdu, comme un écureuil - c'est le comble ! - ses noisettes, ils n'arrivaient pas à le retrouver. Bin ça... Il y avait peut-être, qui sait, un congrès, un mot d'ordre secret du MEDEF ou de l'Amicale de ceux qui un jour paieront l'Impôt sur la Fortune. J'appelai un cousin très bien informé des milieux financiers qui, lui, saurait à coup sûr à quoi s'en tenir ; peine perdue. La messagerie de mon parent ne savait quoi me dire. Bon sang ! Passant près d'un panneau d'affichage, je bondis : d'ordinaire dans ce quartier-là, on lisait surtout des invitations à des concerts de musique classique. Mozart, Schubert et Chopin s'y disputaient la surface d'expression depuis assurément vingt ans. Et là, je trouvais collés par-dessus des tags et des affiches en papier pour manifestations plutôt punk-underground. Je me serais frappé si une petite Peugeot blanche, abandonnée au milieu de la rue, ses portières écartées comme des bras impuissants, n'avait émis au maximum du volume de tonitruantes mesures de Wagner ; au profit de tout un chacun, sauf du conducteur, qui brillait par son évaporation. Le son laissa soudain la place à un flash d'information spécial, qui balançait du coup en hurlant à la face des façades d'aussi étranges nouvelles que la fin des cotations boursières ou l'inquiétante disparition du Président. Mais déjà, je n'écoutais plus... « Ça, c'est drôle, dis-je en soulevant du pouce ma casquette en toile, pour afficher mon bonheur au grand jour ; où sont les riches ?»

    Gatrasz.


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  • (Je vous ai mis en lien une chanson qui n'a rien à voir - sauf Paris - juste parce que je l'aime bien et qu'elle passe accessoirement sur France Inter toujours vers les 3h du matin, dans la nuit du Samedi au Dimanche. N'en tirez surtout aucune conclusion)

    (Edit : merci à Céleste pour l'info !)

    Un après-midi, au cours d'un séjour qui se prolongeait au-delà des limites normales, j'entendis parler d'une corrida un peu spéciale qui valait d'autant le coup d'œil qu'elle se tenait en région parisienne. Qu'à cela ne tienne, j'avais du temps à perdre, j'y allai. D'aucuns diront que je cherchais un autre genre d'émotion sportive en allant traîner près du Bois de Boulogne ; je ne relèverai même pas l'allusion. En arrivant sur place, je constatai que la chose était organisée en grande cérémonie, avec une arène en bottes de paille spécialement importées de province pour l'occasion. Ayant pris place comme tout le monde en m'acquittant d'un écot raisonnable, j'attendais qu'un coup de trompette annonçât le début des opérations. Quelques éphèbes avaient pris position au milieu de l'aire dégagée, prenant des postures avantageuses comme les toréros espagnols (si j'osais, je dirais même que certains étaient montés comme des taureaux). Tout à coup, un genre d'ambulance s'engouffra depuis la rue dans l'édifice en klaxonnant vigoureusement. C'était là le signal, apparemment ; surgirent alors du véhicule les bêtes à cornes, qui envahirent l'arène en vagues successives. Il y avait là, front baissé et cornes pointées vers le centre, tous les cocus de Paris au moins. Inutile de préciser que cela faisait un fameux nombre ; et la poignée de statues grecques qui tenait le haut du pavé en même temps que le centre de l'arène faisaient un peu moins les fiers... Finalement, je ne sais si l'un des cornus se reconnut co-propriétaire d'une dame avec l'un de ces hercules de foire ou si un coup de fourche bien placé aiguillonna l'action au moment propice, mais ce fut soudain la mêlée. Je ne vous raconterai pas la fin ; vous sortez peut-être de déjeuner, ou vous pouvez avoir l'âme un tantinet sensible. Sachez simplement que dans ce type de manifestation, le toréador a très rarement l'avantage ; ses exploits se déroulent généralement au lit ou dans tout autre endroit de convenance, chevauchant (je suppose, sans quoi il n'y aurait aucune justice) les épouses des maris changés en bêtes à corne, ces derniers laissant, en fin de compte, rarement de leurs victimes expiatoires de quoi remplir une assiette à l'auberge du coin. Certains racontent qu'on presserait les abats pour en tirer des boissons pétillantes, aussi énergisantes que controversées. Je n'ai pas poussé si loin mes investigations ; mais je m'en suis revenu pensif, et encore tout émoustillé du spectacle. Plus tard, dans le métro, je crois bien qu'une mère de famille entourée de mômes s'est avisée de me faire de l'œil. D'habitude, je suis relativement réactif à ce genre de jeu, je papillonne et je cligne comme un vrai lépidoptère. Cependant cette fois-ci, allez savoir pourquoi...j'ai fait comme si je n'avais rien vu.

    Gatrasz.


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  •      Hier, j'errais, mélancolique, contenant mal la chaleur qui s'échappait de moi par tous les moyens disponibles. Qui pouvait-elle me préférer ? J'aurais été bien en peine de le dire, tout absorbé par l'idée d'une tout perte, non moins douloureuse. Mes pieds remuaient les feuilles vaincues par l'arrivée d'un Automne qu'aucune frontière ne saurait contenir, un Othon mal déguisé qui promène son rasoir aiguisé sous les arbres devenus caduques. Tombent les feuilles comme tomberaient les têtes ; et les Hommes et le vent les rassemblent en tas de braises froides qui fument à l'aurore quand je passe auprès d'elles. J'ai senti la délicate odeur de thé qui s'en dégage, humé les parfums subtils des arômes macérés qui fermentent en secret des conspirations rampantes. Les voyez-vous ? Elles répandent leurs vapeurs de tilleul infusé, disséminant dans nos esprits la nuit calme d'un apaisement trompeur. Elles sussurent que la vie est douce et l'amande amère ; elles en oublieraient presque que leur mort est à l'origine de la complexation des poisons qu'elles nous inoculent. Et pourtant... Déjà le ver est dans le fruit ; et les corbeaux sont aux champs, non pour manger la graine mais pour semer celle de l'Hiver qui approche. Sombre barbare au manteau d'hermine dont la hache fera se fendre les troncs nus des arbres aux branches qui se dressent comme pour une dernière supplique, en vain ; sous ses coups même les jours raccourcissent et s'enfuient. J'ai entendu ce matin qu'après l'Othon toujours à l'Automne de sa vie, s'annonceraient les temps plus vieux de l'Hiver sans âge ; je ravale donc ma tristesse pour aller me terrer sous la couverture en attendant des jours meilleurs. Les spectres, dont ce sera bientôt la saison, ne pourront pas m'y atteindre ; mais vous, soyez vigilants ! Ils approchent... Tenez. Voici encore leur marque : là-bas. Un petit tas de feuilles...

    Gatrasz.


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  • Photo : Gat' & NNM...

    Qui a dit que Blues rimait avec tristesse ? Moi, il colle à ma bonne humeur ; il rime encore avec ma peau quand je me réveille avec le sourire. Me donne envie de sortir dans le matin froid pour me battre en duel avec le soleil. De couronner la broussaille de mes cheveux d'une casquette en toile, pour faire le tour du Monde et Te donner la main...

    Gatrasz.


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