• (25 septembre, 11h)

    Immobiliste
    Plancton porté par les courants marins
    Je me laisse courir avec les yeux fermés
    Ne nageant que pour compenser
    Me donner l'illusion de la stabilité...
    Je suis suspendu à un fil
    Et je brasse
    Si près suis-je parfois de couler à pic
    Laisser l'équilibre se rompre
    Tomber dans le tambour de la machine à laver...
    Surnager, c'est de l'hypocrisie
    Ce n'est que souffrir, s'étouffer et mentir
    Englué dans l'écume de mes jours, de tes nuits
    Quand le contraire serait si simple...
    Lentement, laisser l'eau envahir mes poumons
    Attendre leur métamorphose
    Et puis cracher dans la douleur mes premières bulles
    Monstre hybride, mi-homme, mi-poisson
    Glisser vers les profondeurs obscures
    Zones de haute pression et basse température
    Mes os qui craquent, mon corps devient fluide
    J'ondule comme une anguille et ne respire plus
    Je filtre
    Faire l'amour avec les murènes
    Ma peau collée à leur ventre sous les poissons-néons
    Et laisser la lumière s'éteindre...

    Gatrasz.

     


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  • --> Un peu de musique ? C'est par ici...

    Elle n'a plus d'âge, non, plus de raison
    Les souverains de Manille ont bu dans son giron
    Grisés aux baisers lourds de son parfum brûlant
    Leurs concubines éparses à portée de tourments...
    Nébuleuse horreur dont on ne se détache
    Elle rampera devant toi, sur moi
    Te fera connaître l'ailleurs et mon imperfection
    Ses arcanes enroulées sur ta crédulité
    Elle s'incruste en toi, te marque, te possède
    De sa langue de feu les mots sont vérités
    Son pouvoir de nuisance, potentiel de jouissance
    Est un monde qui te caresse et s'infiltre en moi
    Jusqu'à ce que tu l'acceptes.
    Détruis ton âme et sacrifie mon corps
    Aux plaisirs nerveux de ton cerveau perverti
    Par ses attentions viscérales et muettes
    Elle est puissante et gorgée de mes vices
    De la semence noire de tes usines
    Et je ne saurai jamais la détruire...
    Puisse-tu la vaincre, il sera toujours trop tard
    Ta faiblesse nous a déjà vaincu
    Le souffle frais de tes enfants serait ta rédemption
    Mais tu ne demanderas qu'une chose
    Eteindre en sa poitrine ta vie terne et cendreuse...
    Tu es trop lâche, humain, consume-toi
    Ton avenir n'est pas meilleur.


    Gatrasz.


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  • (A considérer en écoutant peut-être "Vicarious" de Tool, "Orion" de Metallica, ou tout autre morceau tiré de la même veine...)

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  •  
    Hé bien oui, me revoilà...

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  • J'entrai dans la petite pièce lumineuse, à l'accès défendu par un tissu qu'on détachait pour signaler que la chambre était prise. Un portemanteau trônait près de la porte, j'y accrochai ma veste. Puis je me retournai ; alors je la vis.

    Nonchalamment allongée sur des coussins, avec la lumière du dehors qui plongeait sur sa poitrine et son ventre pour venir mourir sur ses cuisses. Complètement nue, à l'exception d'un bandeau pourpre qui maintenait en arrière sa chevelure abondante, la nuque redressée, elle me dévisageait. Fière, provocante, muette. Elle avait les hanches larges, le corps d'une Odalisque, et les replis de sa chair dessinaient de multiples zones d'ombre qui soulignaient ses formes et accentuaient ses mystères. Calme et silencieuse, elle attendait. Derrière elle, une paroi de croisillons s'élevait, laissant deviner la pénombre de la chambre voisine et les mouvements de deux corps liés dans une étreinte passionnée. On pouvait saisir leurs respirations essoufflées, les discrets gémissements qui ponctuaient leurs ébats... Lentement, je m'accoutumai à l'ambiance ; puis mes yeux se détachèrent de la cloison ajourée pour revenir sur Elle. Impassible, un léger sourire à peine dessiné sur ses traits, comme pour me dire : "
    Hé bien, qu'attends-tu ? Oseras-tu ?". En guise de réponse, j'ôtai mes vêtements un à un, et m'avançai vers elle. Je m'arrêtai à un pas seulement du lit, à la naissance du faisceau de lumière de la fenêtre qui s'étendait à présent d'elle à moi, caressant nos deux corps d'un doigt chaud et révélateur. Elle regarda tout d'abord mon désir prendre forme peu à peu sous ce nouvel éclairage ; puis ses yeux remontèrent vers les miens, comme une invitation toujours muette à la rejoindre enfin. De l'autre côté des croisillons provenaient, à peine étouffés, les râles de plaisir de nos prédécesseurs...

    Gatrasz.


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