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Par Gatrasz le 5 Octobre 2007 à 14:16(25 septembre, 11h)
Immobiliste
Plancton porté par les courants marins
Je me laisse courir avec les yeux fermés
Ne nageant que pour compenser
Me donner l'illusion de la stabilité...
Je suis suspendu à un fil
Et je brasse
Si près suis-je parfois de couler à pic
Laisser l'équilibre se rompre
Tomber dans le tambour de la machine à laver...
Surnager, c'est de l'hypocrisie
Ce n'est que souffrir, s'étouffer et mentir
Englué dans l'écume de mes jours, de tes nuits
Quand le contraire serait si simple...
Lentement, laisser l'eau envahir mes poumons
Attendre leur métamorphose
Et puis cracher dans la douleur mes premières bulles
Monstre hybride, mi-homme, mi-poisson
Glisser vers les profondeurs obscures
Zones de haute pression et basse température
Mes os qui craquent, mon corps devient fluide
J'ondule comme une anguille et ne respire plus
Je filtre
Faire l'amour avec les murènes
Ma peau collée à leur ventre sous les poissons-néons
Et laisser la lumière s'éteindre...
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Par Gatrasz le 17 Septembre 2007 à 11:34--> Un peu de musique ? C'est par ici...
Elle n'a plus d'âge, non, plus de raison
Les souverains de Manille ont bu dans son giron
Grisés aux baisers lourds de son parfum brûlant
Leurs concubines éparses à portée de tourments...
Nébuleuse horreur dont on ne se détache
Elle rampera devant toi, sur moi
Te fera connaître l'ailleurs et mon imperfection
Ses arcanes enroulées sur ta crédulité
Elle s'incruste en toi, te marque, te possède
De sa langue de feu les mots sont vérités
Son pouvoir de nuisance, potentiel de jouissance
Est un monde qui te caresse et s'infiltre en moi
Jusqu'à ce que tu l'acceptes.
Détruis ton âme et sacrifie mon corps
Aux plaisirs nerveux de ton cerveau perverti
Par ses attentions viscérales et muettes
Elle est puissante et gorgée de mes vices
De la semence noire de tes usines
Et je ne saurai jamais la détruire...
Puisse-tu la vaincre, il sera toujours trop tard
Ta faiblesse nous a déjà vaincu
Le souffle frais de tes enfants serait ta rédemption
Mais tu ne demanderas qu'une chose
Eteindre en sa poitrine ta vie terne et cendreuse...
Tu es trop lâche, humain, consume-toi
Ton avenir n'est pas meilleur.
Gatrasz.
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Par Gatrasz le 10 Septembre 2007 à 10:55
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Par Gatrasz le 14 Juin 2007 à 11:25
J'entrai dans la petite pièce lumineuse, à l'accès défendu par un tissu qu'on détachait pour signaler que la chambre était prise. Un portemanteau trônait près de la porte, j'y accrochai ma veste. Puis je me retournai ; alors je la vis.
Nonchalamment allongée sur des coussins, avec la lumière du dehors qui plongeait sur sa poitrine et son ventre pour venir mourir sur ses cuisses. Complètement nue, à l'exception d'un bandeau pourpre qui maintenait en arrière sa chevelure abondante, la nuque redressée, elle me dévisageait. Fière, provocante, muette. Elle avait les hanches larges, le corps d'une Odalisque, et les replis de sa chair dessinaient de multiples zones d'ombre qui soulignaient ses formes et accentuaient ses mystères. Calme et silencieuse, elle attendait. Derrière elle, une paroi de croisillons s'élevait, laissant deviner la pénombre de la chambre voisine et les mouvements de deux corps liés dans une étreinte passionnée. On pouvait saisir leurs respirations essoufflées, les discrets gémissements qui ponctuaient leurs ébats... Lentement, je m'accoutumai à l'ambiance ; puis mes yeux se détachèrent de la cloison ajourée pour revenir sur Elle. Impassible, un léger sourire à peine dessiné sur ses traits, comme pour me dire : "Hé bien, qu'attends-tu ? Oseras-tu ?". En guise de réponse, j'ôtai mes vêtements un à un, et m'avançai vers elle. Je m'arrêtai à un pas seulement du lit, à la naissance du faisceau de lumière de la fenêtre qui s'étendait à présent d'elle à moi, caressant nos deux corps d'un doigt chaud et révélateur. Elle regarda tout d'abord mon désir prendre forme peu à peu sous ce nouvel éclairage ; puis ses yeux remontèrent vers les miens, comme une invitation toujours muette à la rejoindre enfin. De l'autre côté des croisillons provenaient, à peine étouffés, les râles de plaisir de nos prédécesseurs...
Gatrasz.
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