Petit artiste des rues qui incendie les murs de ses doigts mouillés, primitif citadin graphitant le ciment. Détenteur de la clé des songes, convertisseur énergétique d'ambiance. Sacrifice de sa propre chair, chacune de ses images est un peu de lui aggloméré de suie. Il répand son âme sur les parois de verre, il s'y voit naître une deuxième fois. Petit être qui apprend à se reconnaître, à imposer ses traces à la ville muette et impuissante qui l'a conçu sans ménagement. Interdite, prise en otage par ces mains juvéniles et brutales, obligée de subir les outrages d'un touche-à-tout qui l'adore et la hait. Cité qui a mis au monde un Jim Morrison du graffiti, perverse agglomération qui séduit ses enfants pour les dévorer ensuite. Mais sur ce coup elle est dépassée, l'Elève-Amant
surpasse sa Maîtresse
, cherchant l'Amour jusqu'à sa source pour s'y réchauffer un peu. Il a soulevé le voile des plaisirs-artifices, s'est glissé sous la robe de séduction. Enfant sans père qui s'est auto-conçu, fils indigne d'un mensonge à visage de pierre ; Cro-Magnon pénétrant dans la grotte-sanctuaire pour en caresser les parois de ses griffes. Conter de l'intérieur à sa mère pétrifiée le produit de ses chasses à lui-même. Reconnaissance affichée, arrachée à la force du poignet, je t'appartiens / j'abuse de toi
; tu admettras un jour que je suis là. Même sur toi. Même en toi. Je suis MOI.Gatrasz.
chéri, est-ce de moi dont tu parles en disant " je t'appartiens"? comme cela me réjouit dans la positive. je t'embrasse