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Par
Gatrasz dans
Vogadoria... le
2 Octobre 2006 à 16:11
. Oh, Belle des Antipodes, Toi qui résides si loin de moi au bout de la Terre, je suis heureux car j'ai trouvé un nouveau moyen de t'atteindre... Auparavant je devais m'envoler, survoler le pôle Nord dans un quadriréacteur rugissant au-dessus des glaces pour venir me poser chez Toi, enfin ; et mes lettres faisaient de même. Elles suivaient ainsi ce chemin que prenaient mes rêves et mes pensées les plus légères, celle qui pouvaient sans peine traverser l'air dense au-dessus des banquises...
. Mais aujourd'hui, il n'est plus besoin d'engins volants ni de consommation de kérosène ; et mes pensées n'ont plus à prendre leur élan. Oui, mon coeur, maintenant, je pourrai venir à la nage ; ou, si l'eau est trop froide, en bateau, en canoë ou en kayak plutôt. Les météorologues le confirment ; à travers les fissures qui s'ouvrent dans les glaces s'ouvre un chemin d'eau libre aux multiples attraits...
. Crois-tu qu'un jour toutes les glaces auront fondu ? Et que ce jour, nous pourrons nous rejoindre par mer, des îles de l'Himalaya aux plages de l'Atacama ? Nous penserons alors aux continents engloutis, à toutes ces barrières dérisoires, aux douaniers et au longs couloirs (d'aéroports). Ils ne pourront plus nous arrêter, nous séparer. Et si l'air devient plus épais, plus chargé de particules encore qu'aujourd'hui, il nous sera possible d'y nager l'Un vers l'Autre, à la place des oiseaux qui ne seront plus là. Nos masques à oxygène seront reliables, fusionnables en un seul à l'aide d'une interface étanche, et nos combinaisons aussi. Alors le ciel nous appartiendra.
. Et si nous voulons nous y noyer, ensemble et d'un commun accord, nous ouvrirons les hublots de nos scaphandres ; et nous aspirerons à pleins poumons cet air, chargé par les soins de nos chers prédécesseurs de Carbone et de gaz à effet de serre...
. L'Amour y survivra-t-il ? Je ne sais pas, Belle des Antipodes ; mais nous ne serons plus là pour le voir...
Gatrasz.
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Gatrasz en scaphandre, mdr !!