• Gatrasz.


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  • Quand je me réveille, le matin, j'ai besoin de câlins. C'est comme ça, un point c'est tout. Oh, pendant la nuit, je suis occupé avec mes rêves, et ça me prend pas mal d'énergie. Je cogite, je flippe ; je vous assure, je vis des histoires hallucinantes à rendre jaloux les amateurs de paradis artificiels. Et puis, soudain, le réveil sonne... Dans mon crâne ou sur la table de chevet, qu'est-ce que ça change, en tout cas j'ouvre les yeux et tout à coup, je me retrouve dans le monde réel. Comme ça, sans transition. Brutalement. Un peu comme si on allumait la lumière après une longue période d'obscurité ; sauf que ce ne sont plus seulement mes yeux qui souffrent, c'est toute la surface de ma peau, tout mon corps qui émerge d'un bain de rêve et se retrouve sevré. En manque. A cet instant, j'ai toujours l'impression que le monde est glacé, il me faut de la chaleur, il me faut quelqu'un à serrer contre moi pour me réchauffer. Me rassurer. Il me faut...TOI. Toi qui es toujours là quand j'ouvre les yeux, toi qui dors encore quand moi, je me remets à affronter la réalité. Toi qui partage mes rêves une fois réveillée ; j'ai besoin de te serrer, de t'embrasser, de partager un peu de tendresse. J'en ai autant à donner que j'en peux recevoir, plus peut-être, mais tu dors. Encore. Tes cheveux emmêlés dans les miens sur l'oreiller, les yeux clos et la bouche entrouverte... J'ai beau tenter, mes baisers n'ont aucun effet. Il ne se passe donc rien quand c'est le crapaud qui embrasse la princesse ? Même le réveil ne te réveille pas, c'est lui qui par dépit finit par s'éteindre tout seul. Moi, j'attends (un Gatrasz ne renonce jamais), je m'ennuie. Je bouge, je me retourne ; parfois, tu étends ton bras tout à coup sur moi, je sens tes doits engourdis chercher leur place au creux de mon épaule, ta tête venir se caler tout contre moi. Ton bras tout chaud sur ma poitrine ramène la vie dans mon cœur ; ça fait comme une grande cicatrice de feu en travers de mon corps glacé. Une ligne d'ambre chaud sur la neige engourdie. Ton souffle sur mon cou devient douce vapeur, tu deviens pendant ton sommeil le plus merveilleux des dragons... Je veux être ton chevalier, je ne boirai plus de Saint-Georges au dîner ; je voudrais être capable de t'ouvrir les yeux d'un baiser. D'un claquement de lèvres te ramener à la réalité, me réchauffer contre ton Cœur ; et te promettre de ne pas me rendormir...

    Gatrasz.


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  • C'était le week-end dernier, je n'avais pas remarqué la publicité - plutôt discrète en fait, il valait mieux être un initié. Et puis en allant faire mes courses, j'ai entendu une sorte de vrombissement d'avion de chasse... et aussitôt manqué d'être renversé par une Ferrarri. Ouaip'. Mon nouveau quartier, pourtant, ce n'est pas le genre d'endroit où ce type de véhicule squatte le macadam impunément ; si on en voit c'est soit que le type s'est perdu, et alors il ne sait pas encore ce qui l'attend, soit qu'il s'est déjà fait tirer sa bagnole. Dans tous les cas, elle ne restera pas longtemps intacte par ici, c'est sûr... Je me suis dit : « Tiens, c'est marrant ça, pour écraser un Gat' on peut utiliser une Ferrarri comme presse-purée ». Et puis je suis entré dans la supérette, en me demandant si ça ferait plus classe de mettre du beurre plutôt que de la margarine dans mes pâtes. (Douteux) En ramenant mon butin à l'appart' - hum, faire les courses pour deux, c'est vachement plus lourd, dis - j'ai à nouveau manqué de me changer en crêpe de luxe. Pour le coup, ça n'était pas normal : c'était encore une Ferrarri, mais ce n'était même pas la même ! Bondissant en arrière pour sauver au moins mes oeufs, je me suis heurté à une pancarte disant : 6 et 7 septembre, Jubilé Du Deal au Parc des Expositions. Ah, tiens...

    En fait, c'était vachement cool comme truc ; un peu '
    étalage de matériel pour nouveaux riches qui se la pètent', un peu réunion de famille à l'italienne. Des chapiteaux abritaient qui des motos japonaises flamboyantes, qui des voitures de sport rouge vif - vous savez, larges comme un semi-remorque, hautes comme une tondeuse à gazon et chères comme une villa sur la Côte-d'Azur -, qui une mamma en Ray-Ban faisant chauffer la bolognaise dans une grosse marmite. Quoique, les temps changent, après tout, c'était peut-être un couscous géant... Pendant ce temps, des petits vieux en chemise rayée et lunettes (aussi) discutaient le coup sous des parasols bigarés, autour de petites tables et de glacières bien garnies. Les jeunes étaient attroupés soit autour de leurs voitures pimpantes, soit près du stand où Damien-Saïd, le petit-neuveu de Tonton Marcello, reprenait avec son groupe - The Dark Flying Spaghettis - le générique du Parrain . Pour tout dire, une version au violon électrique pas tellement digeste... Moi, avec mon air de gosse de -pas- riche, je faisais un peu tache ; et puis j'avais oublié mes lunettes fumées, alors avec tous ces reflets de carrosserie je n'y voyais plus très bien au bout d'un moment. J'aurais bien balancé : « Le luxe, ça me dégoûte ! » avant de me barrer, mais quelque chose me dit que ça ne serait pas bien passé... Après tout, j'ai besoin de conserver ma gorge pour avaler les macaronis et les boulettes de viande; alors j'ai fait comme je fais toujours dans ces cas-là : je ferme ma grande gueule et je rase les murs. Gratis.

    Gatrasz.


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