• Vous croyez aux sosies, vous ? Moi, j'ai toujours cru que tout le monde en avait sauf moi ; maintenant je sais que j'en ai un à Toulouse, mais par contre, ce qui m'a fait proprement halluciner, c'est...cette affiche. Cette fille (Michelle Williams, elle s'appelle) est mon sosie. Je vous jure ; en fille, évidemment. Le nez est un chouya différent (mais elle a dû faire de la chirurgie pour ça^^), ceci dit vous allez rire, même ma mère s'y est trompée...

    Entre parenthèses, vous croyez pas que ça ferait une bonne technique d'approche, ça ?

    "Allô... Bonjour, oui, je suis votre sosie, ça vous dirait que je joue le rôle de votre frère jumeau dans votre prochain film ?
    _..."

    Ben quoi ?

    Gatrasz.


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  • ...Je croyais la rue déserte à cette heure... Grave erreur !

    Gatrasz.

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  • Hier soir, j'ai dansé avec une inconnue ; sans musique, sans piste de danse, sans boîte de nuit autour, rien. Sans parler, sans la toucher non plus ; de loin, juste comme ça, pour rire. Ce n'était même pas fait exprès...

    Nous marchions simplement sur le même chemin, l'un vers l'autre ; je l'ai vue, elle m'a vu. J'ai fait un pas à gauche, elle aussi. Deux pas à droite, l'Inconnue également. Puis un autre à droite, et trois à gauche. Et de nouveau deux à droite, toujours dans un ensemble parfait, à peine effleurés par la lueur des réverbères...

    Finalement, au dernier moment, comme la danse s'accélérait, une dernière arabesque, un entrechat, une feinte ; et nous nous évitâmes avec beaucoup d'élégance... Un rayon pâle me révéla enfin son sourire, avant qu'elle ne disparaisse dans l'obscurité pour s'y dissoudre. Comme la flèche du Parthe, l'aveu d'amour de la reine à Ruy Blas sur son lit de mort ; juste assez pour qu'on ne puisse pas oublier, juste assez pour susciter le regret. Une petite piqûre au coeur...

    Gatrasz.



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  • Depuis deux jours je le sais ; deux nuits plutôt, et je ne peux plus garder cela pour moi. C'est trop lourd, alors voilà, je le pose ici, vous serez les premiers à savoir.

    Je suis l'heureux paternel d'un fantôme, le jeune papa d'un spectre, le Geppetto involontaire d'un pauvre Pinocchio intangible...

    J'ignorais tout de son existence ; à vrai dire, personne ne m'avait dit que c'était possible. Mais si, pourtant. Je le connais, à présent : j'ai entendu ses cris, reconnu le bruit de ses poings, et le son inaudible mais déchirant de son désespoir. C'est ma faute... J'ai tout de suite su que c'était lui ; les gènes ont parlé, ce fut comme un coup de foudre, mais ce n'est pas l'Amour qui m'a frappé. Juste le poids de ma responsabilité.

    J'aurais dû le savoir, quand je l'ai créé ; on ne dispose pas d'une vie comme ça, sans un prix à payer. Lui, il a payé le prix fort ; et peut-être ne sait-il pas qu'à présent, je partage le fardeau de son existence. Il n'y est pour rien, lui, forcément...

    C'est arrivé il y a un certain temps maintenant ; c'était pendant l'assaut de la police contre l'entrepôt où s'étaient retranchés Thomas L. et son lieutenant (qui lui ne devait pas y survivre, paix à son âme de pêcheur). L'inspecteur M. menait les opérations. Au cours de l'avancée inexorable des agents, un seul coup de feu mortel fut tiré, au milieu de tant d'autres. Il coûta cher à son auteur ; mais ce n'était que le prix de son crime, le Talion qui faisait entendre le bruit de son tiroir-caisse. Mais la victime, elle, ne méritait pas son sort. Ce jeune policier, natif de la Nouvelle-Orléans, novice encore... C'est lui. Lui que j'entends au long des nuits de tempête, lui qui frappe de ses poings rageurs les grandes portes métalliques de cet entrepôt qui m'a servi de modèle. Il veut rejoindre ses camarades, terminer cet assaut comme tout le monde et connaître la victoire dont mon injustice à son égard l'a privé. Toute la nuit, dans le vent, il s'acharne, il hurle et frappe comme si le Diable déjà le tenait, lui disait : Viens à moi, maintenant... Il n'entrera jamais, pourtant. Le jour, s'il venait, il verrait bien que c'était une mascarade, qu'il ne s'est jamais rien passé ; mais je ne suis pas sûr que cela lui rendrait la paix de l'âme. Bien au contraire...

    Gatrasz.



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  • (Poème d'amour)

    Tout autour de moi, il pleut
    Vienne l'orage, accoure la tempête !
    Je n'ai pas peur ; un peu, peut-être,
    Mais la Terre est là sous mes pieds
    Et ses forces me transpercent
    Quelles foudres, face à celà ?
    Je ne suis rien
    Mais je ressens bien plus que tout ça
    Et j'en mourrai d'excitation
    Vienne l'éclair, je les attends
    Ils m'absorberont ou me recracheront, qu'importe
    Je sens mon destin sous mes pas
    La Terre est ma fiancée
    Mais elle n'est pas jalouse, et je m'éparpillerai
    Avant que de lui revenir
    Tout entier dans ses flancs, comme un enfant
    Qui a suffisemment joué dehors
    Il faut refaire mon éducation
    Me défaire et me reconstruire
    Là-dessous, au chaud dans la croûte terrestre
    Quand mes erreurs et mes absurdités battront la campagne
    En se riant de mon souvenir
    Courrez, courrez, tous elle vous retrouvera
    La Mère qui nous a porté sur son ventre rond
    D'où s'extirpent les mots de ceux qui l'ont enfin compris.
    Sautez, bondissez,
    Vous voyez bien que vous retomberez toujours
    Sur la Terre.

    Gatrasz.



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