J'entrai dans la petite pièce lumineuse, à l'accès défendu par un tissu qu'on détachait pour signaler que la chambre était prise. Un portemanteau trônait près de la porte, j'y accrochai ma veste. Puis je me retournai ; alors je la vis.
Nonchalamment allongée sur des coussins, avec la lumière du dehors qui plongeait sur sa poitrine et son ventre pour venir mourir sur ses cuisses. Complètement nue, à l'exception d'un bandeau pourpre qui maintenait en arrière sa chevelure abondante, la nuque redressée, elle me dévisageait. Fière, provocante, muette. Elle avait les hanches larges, le corps d'une Odalisque, et les replis de sa chair dessinaient de multiples zones d'ombre qui soulignaient ses formes et accentuaient ses mystères. Calme et silencieuse, elle attendait. Derrière elle, une paroi de croisillons s'élevait, laissant deviner la pénombre de la chambre voisine et les mouvements de deux corps liés dans une étreinte passionnée. On pouvait saisir leurs respirations essoufflées, les discrets gémissements qui ponctuaient leurs ébats... Lentement, je m'accoutumai à l'ambiance ; puis mes yeux se détachèrent de la cloison ajourée pour revenir sur Elle. Impassible, un léger sourire à peine dessiné sur ses traits, comme pour me dire : "Hé bien, qu'attends-tu ? Oseras-tu ?
". En guise de réponse, j'ôtai mes vêtements un à un, et m'avançai vers elle. Je m'arrêtai à un pas seulement du lit, à la naissance du faisceau de lumière de la fenêtre qui s'étendait à présent d'elle à moi, caressant nos deux corps d'un doigt chaud et révélateur. Elle regarda tout d'abord mon désir prendre forme peu à peu sous ce nouvel éclairage ; puis ses yeux remontèrent vers les miens, comme une invitation toujours muette à la rejoindre enfin. De l'autre côté des croisillons provenaient, à peine étouffés, les râles de plaisir de nos prédécesseurs...
Gatrasz.
reste muette tant j'ai ressentis d'émotions à la lecture de tes mots! Je (comment dire ici?) *'**** tu comprendras