• Trois Tueurs... (1ère Partie)


    I - L'ANNONCE

    Je roulais à vive allure, en ce matin de février, à travers les bois noirs sur la route humide et froide qui serpentait paresseusement comme les méandres d'une rivière sous les cieux gris ; c'était comme un courant qui m'emportait, un bateau que je dirigeais sur un chenal mouvant d'asphalte. Il y avait quelque chose d'irrémédiable dans tout cela, un destin qui s'accomplissait à travers ce trajet maintes fois répété. Prévue aussi la pause que je fis, m'engageant dans un chemin de terre pour m'arrêter au milieu des arbres et me dégourdir un peu les jambes. Cependant, alors que je me retournais pour refermer ma portière, il y eut un choc sur ma nuque, et je perdis connaissance...

    Je me réveillai à plat ventre dans la boue et les feuilles mortes ; tournant la tête, je vis ma voiture à une dizaine de mètres sur la gauche. Que m'était-il arrivé ? Certainement pas un voleur, puisque la voiture était toujours là. Je me relevai gauchement ; et en me retournant, je les vis. Ils étaient trois, en face de moi sur le chemin, répartis en arc de cercle. Au centre un individu au visage carré, les cheveux grisonnant et l'air impassible ; à droite, un type plus jeune aux cheveux longs et noirs - comme les vêtements qu'ils portaient tous. Le troisième, sur la gauche, portait des lunettes de soleil et son visage fermé complétait son austérité d'un crâne méticuleusement rasé. Chacun portait une arme, un long pistolet à silencieux avec lequel ils jouaient nonchalamment.

    «
    Que...que voulez-vous ? dis-je en reculant d'un pas, me heurtant du même coup au tronc d'un chêne qui m'arrêta.
    _
    Nous sommes ici pour vous tuer, répondit posément le plus âgé des trois, avec un rictus qui pouvait passer pour un sourire.
    _
    Pourquoi suis-je toujours en vie, alors ? Vous auriez pu...
    _Pour nous, vous êtes déjà mort ; nous tenions à vous le faire savoir.
    »

    Ils se détournèrent ensuite, comme si le moment n'était pas encore venu et qu'ils attendaient quelque chose ; celui de gauche fit quelques pas en direction de la route. Le plus âgé, les bras derrière le dos, regardait ailleurs : quant au troisième, il se dirigea vers ma voiture et s'installa à la place du conducteur. Saisissant l'instant comme une chance, je me baissai et courus dans sa direction tandis qu'un cri éclatait derrière moi. Je trébuchai en y arrivant, et une balle étoila le rétroviseur au-dessus de moi ; puis je sautai par-dessus le capot. L'homme assis à l'intérieur sortit précipitamment, mais je rabattis violemment la portière sur lui et il s'effondra dans un cri perçant. Je démarrai sur les chapeaux de roues ; les pneus patinèrent un instant dans la boue puis la voiture bondit, et je décrivis une courbe pour faire demi-tour et filer vers la route. Au passage, je manquai de renverser l'un des hommes qui se trouvait sur le chemin ; dans mon rétroviseur je les vis debout tous deux, de plus en plus loin derrière. Les bras ballants, ils me regardaient partir ; et je crus lire sur la physionomie du plus vieux le même sourire un peu narquois tandis que je m'enfuyais...

    -A suivre-

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Lundi 11 Février 2008 à 18:00
    Salut Gat'
    Hmmm, t'as ton permis, au moins ? :-)
    2
    Lundi 11 Février 2008 à 18:01
    Au fait,
    J'adore ce morceau de Franck Black !
    3
    Mardi 12 Février 2008 à 23:03
    Oh là là là là ...
    attention, tu es certain d'avoir ton permis ? toujours un plaisir de te lire !!!! Bisous le gat
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