• Petit artiste des rues qui incendie les murs de ses doigts mouillés, primitif citadin graphitant le ciment. Détenteur de la clé des songes, convertisseur énergétique d'ambiance. Sacrifice de sa propre chair, chacune de ses images est un peu de lui aggloméré de suie. Il répand son âme sur les parois de verre, il s'y voit naître une deuxième fois. Petit être qui apprend à se reconnaître, à imposer ses traces à la ville muette et impuissante qui l'a conçu sans ménagement. Interdite, prise en otage par ces mains juvéniles et brutales, obligée de subir les outrages d'un touche-à-tout qui l'adore et la hait. Cité qui a mis au monde un Jim Morrison du graffiti, perverse agglomération qui séduit ses enfants pour les dévorer ensuite. Mais sur ce coup elle est dépassée, l'Elève-Amant surpasse sa Maîtresse, cherchant l'Amour jusqu'à sa source pour s'y réchauffer un peu. Il a soulevé le voile des plaisirs-artifices, s'est glissé sous la robe de séduction. Enfant sans père qui s'est auto-conçu, fils indigne d'un mensonge à visage de pierre ; Cro-Magnon pénétrant dans la grotte-sanctuaire pour en caresser les parois de ses griffes. Conter de l'intérieur à sa mère pétrifiée le produit de ses chasses à lui-même. Reconnaissance affichée, arrachée à la force du poignet, je t'appartiens / j'abuse de toi ; tu admettras un jour que je suis là. Même sur toi. Même en toi. Je suis MOI.

    Gatrasz.


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  • Ecrit sur No Quarter, délire tout positif pour une fois, pas comme...dans la 'tite nouvelle dont je vous avais déjà parlé, que je mets ici pour vous et qui, pour être sombre...est vraiment très sombre. Je vous aurai prévenu :)

    Je n'entends pas la musique avec mes oreilles, je la ressens jusque dans mes os. Parfois je me joue des concerts intérieurs tout en vibrations et tremblements, heurts et grincements de dents (je fais même, tout à fait inconsciemment, des remix). Les écouteurs me mettent en prise directe avec l'ensemble de notes et d'ondes sonores qui composent une formule, un mot secret que tout le monde ne songe pas à interpréter. Je m'accroche au flux comme à un télésiège, je prends le train en marche vers l'abandon total. La musique n'est qu'un médium pour atteindre la transe, meilleure elle est, meilleur est le voyage ; elle est Charon sur le Styx, le Passeur qui me conduit vers un au-delà dont je ne reviens qu'en ne tenant plus sur mes jambes. Ensuite je tombe, je m'écroule dans un sommeil immaculé pour que se rechargent mes batteries. Jusqu'à ce que je sois en mesure de recommencer, Cisyphe poussant son rocher pour le plaisir du trajet ; car ce que ne dit pas la légende, c'est que plus il monte vers l'infini recommencement, plus large et plus curieuse est sa vue sur les Enfers et Paradis qu'il cache au fond de lui...

    Gatrasz.


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  • Il voit chaque week-end revenir avec impatience ; et il s'arrange pour être toujours en fonds, même à la fin du mois. Parfois, il se restreint drastiquement pour pouvoir y arriver, mais un repas sur deux c'est déjà pas mal finalement. Alors quand le moment vient, comme la nuit tombe, il s'en va se perdre dans un troquet avec d'hypothétiques amis... Toute la soirée, il boit ; il n'aime pas jouer, et puis il n'en aurait pas les moyens, alors il se contente de regarder les autres. Parfois il parle avec un allumé, et il aime bien. Quand il peut assister à un concert, il est content de pouvoir s'éclater un peu sans payer guère plus que le prix d'une conso... Mais ce qui l'intéresse vraiment, en fin de compte, vient après. Toute sa thune, il la garde pour ça. Cela peut prendre des formes variées ; se finir à la vodka ou au spliff chez un ami d'un copain (ou l'inverse), sur le parking d'une boîte en attendant que les gens sortent ou dans un antre étouffant et sombre. Ce dernier endroit convient mieux pour y aller pas mollo du tout sur la fumée et mater un film après, complètement déchiré comme de bien entendu. Ou en cas de motivation, sortir la bonne vieille HardTech et la nostalgie des années 80-90 ; mélanger Fat Boy Slim et Prodigy, faire un mix Sepultura-Jungle et gober les substances qui vont avec. Pack Clubbing pour cocktail de teufeurs en mal de rave-party et  d'utopie toute blanche... Mais il sait bien que ça ne sert à rien. Ça ne sert à rien de s'abrutir le temps d'un week-end, d'avoir l'esprit vide et de ne penser à rien. Ce n'est rien d'autre qu'un simulacre de destruction ; et il le sait. Il le sent, même s'il ne veut pas se l'avouer. Chaque week-end, il descend dans les entrailles du Monstre pour en ressortir vidé ; mais ce qu'il espère, c'est d'y rester un jour, s'effacer sans le faire exprès. Se dissoudre dans une ecsta ou se noyer dans une bassine. Déjà pourri de l'extérieur, comme un signal. Pour l'instant, chaque fois il renaît, tout neuf et les yeux grands ouverts sur une lumière qu'il n'espère ni ne comprend plus. Mais ça ne pourra pas durer toujours...

    Gatrasz.
     


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  • Et voilà. Ça devait arriver. Trop de tendresse, trop de douceur ; finalement Il s'est réveillé, et Il n'aime pas ça. Je n'y ai pas droit. Alors Dark Gat' reprend son pic, sa lame ou son ciseau, et il cogne. Et il creuse. Violence souterraine à vous en déchirer les oreilles. Un train qui hurle dans les tunnels du métro, noir, machine infernale qui gronde et crache sa pression par des naseaux murés. J'essaie souvent de le faire dérailler ; mais à chaque fois il bousille les voies. Et je suis obligé de tout reconstruire après. Sans distinction. Je ne connais qu'un moyen de lui tordre le cou : Punk à haute dose dans les oreilles, jusqu'à épuisement du courant. Explosion des accus. Grésillement des cordes vocales, effritement des énergies. Destruction des amplis. A genoux transpercés d'échardes, il finira bien par céder...

    (Ma Fée, prépare ta trousse de premiers secours)

    Gatrasz.
     


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  • You're my bullet
    You knock me dead
    You stop my heart
    And bring me out of my head...

    Come on, come on, you Little Pill
    I'm your coffee, you're my sugar
    I want you to know how I feel
    Don't you ?

    You broke my bed
    (For you) I never paid
    You shake my heart
    But, you know, I'm not afraid...

    Come on, come on, you Little Pill
    Drink your coffee, kiss me sugar
    Don't know how to show what I feel
    What about you ?

    I wanna tell you, show you, love you, love you, love you...

    I want you...

    (Je veux de Toi en intraveineuse, Te boire avec un grand verre d'eau ; je veux que Tu sois effervescente. Je veux T'injecter dans mes seringues, respirer Tes vapeurs hallucinées ; Te faire fondre dans ma petite cuillère avec un briquet, mettre un peu de Toi dans mes cigarettes... Je veux Te rouler sans tabac, passer ma langue pour Te coller sous mes doigts. Te fumer pure ça m'fait pas peur ; j'suis déjà fou. Et puis, quand Tu m'auras bien détruit comme j'espère, je baladerai mon goutte-à-goutte de Toi dans des couloirs aseptisés, où la lumière blanche finira de me dissoudre)
     

    Gatrasz.


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