• Polar Mind (So Deep)... (1ère partie)


    Ecrasé sur la petite table du bar « Le Silène » - ça ne s'invente pas - je rumine ma nuit sans sommeil. Sous mes doigts, des pages froissées de Serpieri que je fais semblant de lire ; elles me rappellent un peu trop Justine. Justine Florent...mon assistante - n'allez pas vous imaginer des choses. Je pose un billet de cinq sur la table, histoire de repartir avec un « crème » pour une heure de 'soul' crachotante et de réflexions ensommeillées...

    Hier... je reçois un coup de fil d'un anonyme qui se croit mon ami ;
    tu sais, lance-t-il tout à trac, qu'Henry Durand n'est plus en cabane ? Sans doute, me dis-je, grand bien lui fasse. Qui est-ce ? C'est toi qui l'y avait collé, non ? Ah... Je dois dire que ça n'a pas marqué mon subconscient. Et il préparerait un gros coup, c'est dans le journal, page 8... Hé bien, ça ! Si même les journaleux sont au parfum... Enfin, s'il paraît que je connais Durand, qu'on s'attend à ce que je fouine, alors je fais aller fouiner. Qu'à cela ne tienne ; c'est mon boulot. Dans l'entrée, je réveille Justine qui ronfle allègrement, le front calé sur le clavier du portable en veille. Je me demande pourquoi je la paye, celle-là : une assistante. Etudiante en Lettres un tiers du temps, danseuse en boîte de nuit le second tiers et roupilleuse professionnelle dans l'antichambre de mon bureau pour payer ses extra quand elle s'en souvient. Je suis pour aider la jeunesse, moi ; mais elle ne m'aide pas beaucoup. Question galipette, je n'y touche même pas : Mademoiselle a un copain, pigiste au plus branché des canards de la capitale...

    En milieu d'après-midi, je fais le tour des bijouteries -
    c'est mon rayon, les cailloux. Mais pas de casse spectaculaire, pas l'ombre d'une voiture bélier chargée de braqueurs à cagoules ; rien. Le vide tel qu'il me faut attendre le soir pour faire le coup de poing, dans une gargote où je suis allé combler le déficit de mon estomac avec Mademoiselle Roupillon. Une petite frappe qui comptait s'arroger la caisse, armé d'un cutter - on a fait mieux... La gargotière aurait su s'en dépatouiller ; mais je fais sauter la lame d'un coup de gant, colle aussitôt après ma poigne dans la tronche du gosse mal élevé qui, bêtement, bronchait encore. Entre deux flics il faisait moins le malin, l'asticot. Soignant mon arcade amochée dans l'embrouille, je sortis sans un merci : bienvenue dans le monde moderne. C'était l'heure de la fermeture, de toute façon ; et mon assistante boutonneuse s'était envolée - me laissant régler sa note - sans que je m'en aperçoive.

    (à suivre)

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Janvier 2009 à 19:57
    Bonne ambiance ! :~)
    Vu la splendide illustration, l'histoire de cutter va-t-elle virer en histoire de queuteur ? J'attends la suite avec impatience !
    2
    Vendredi 23 Janvier 2009 à 11:22
    (A SUIVRE) ?
    DRUUNA j'en veux encore ! Comme tes histoires...
    3
    Mercredi 28 Janvier 2009 à 14:36
    Voilà !
    ...je vous remercie de venir me lire ; pour la peine, la suite :)
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