• Ma Tête Est Occupée Par Des Fous Sanguinaires...


    C'est toujours dans un état second qu'ils me prennent, pour que je ne pense pas à fuir ; et tout seul, pour que je ne puisse pas m'accrocher à Toi. Quand je m'endors, ou quand je n'y arrive pas ; parfois, c'est une voix dont les fragments m'atteignent comme des éclats d'obus. C'est un murmure, un indéchiffrable soliloque ou une conversation embrouillée, comme s'il y avait de la friture sur la ligne. C'est un peu comme capter les radios slovaques, on entend mais on ne saisit rien qu'une sensation vague ; on ne veut à aucun prix comprendre ce qui se dit là-dedans, mais parfois de son timbre en surimpression elle me glisse un : « rejoins-nous » très net, presque tranchant et mon sang se glace. Mon esprit s'arrête et je quitte les rails, je me souviens que je ne peux pas me cacher d'elle. D'eux, devrais-je dire ; parfois c'est un rire, qui résonne au milieu de la nuit comme un coup de feu et qui n'en finit pas d'enfler dans ma tête. Une hilarité folle, le ricanement d'un dément qui devient multiple et se décompose en tonalités épouvantables, inhumaines. Le cri du singe dans mon ventre (les garçons aussi feraient des grossesses nerveuses ?) qui transpire d'angoisse devant les yeux vides de cette chose qui nous entoure de ses bras morts. C'est une caresse intangible qui vous fait dresser les poils, sur une peau qui devient glacée. Un contact anormal qui vous rattache à une horreur sans nom. Avant, je buvais pour y échapper ; mais ça leur a trop plu. Fumer, c'eût été pareil. Ils s'en nourrissaient, ils en réclamaient toujours plus, alors j'ai appris à les en priver ; mais ils grondent et trouvent d'autres chemins. A présent, je sais pourquoi j'écris ; mais, par pitié, éloignez-vous de l'écran si vous me lisez. Je ne voudrais pas qu'ils s'approchent trop, qu'ils vous happent... Jamais je n'aurais dû laisser quelqu'un lire ça. Pardon. Mais il fallait ; c'est trop lourd, sinon. Trop pesant. Trop dur à digérer seul, un peu comme les plats chinois. Un lavage d'estomac, ça n'y ferait rien ; la seule fuite se fait à travers mes doigts, le clavier et les crayons s'en souviendront longtemps. Mes stylos s'épuisent à la tâche, et mes HB dans le taille-crayons allègent leur mémoire : ils en font des copeaux. La mienne, j'en fais des feuillets comme en son temps le Docteur Mabuse de Fritz Lang. En espérant que ce testament sera mis avec moi dans le coffre, pour que je pèse le bon poids sur la Balance de Cerbère, d'Anubis ou de Saint Pierre. On verra...

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 15 Février 2008 à 17:37
    En effet,
    C'est un billet à la sauce aigre-douce !
    2
    Samedi 16 Février 2008 à 11:57
    Oh là là là là ...
    J4AI PLUS FAIM !!! salut GAT quand tu veux tu vien faire un tour chez moi !! bisous
    3
    Barbara
    Lundi 18 Février 2008 à 13:47
    ciao gat,
    toujours en proie des cauchemars?
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