• Les Aléas De L'Inspiration...


    La lumière se faisait rare dans mon bureau en cette fin d'après-midi ; la radio crachotait entre les notes d'un vieux blues qu'il était 17 heures, et ma vieille lampe de bureau chauffait comme un radiateur pour un résultat mineur en éclairage. La moiteur estivale fondait sur nous, je la sentais couler dans mon dos et sur mes doigts posés, inertes, sur la machine à écrire endormie. Et je n'arrivais pas à écrire...

    Nous, c'était mon Inspiratrice et moi. Votre serviteur et sa blonde souffleuse de mots, ma jolie Fée qui classait des dossiers. Sans compter une fausse héroïne de papier qui s'apprêtait à mourir d'ennui sur la feuille presque vierge où je ne tapais plus ; elle n'avait que deux solutions pour vivre, tourner ses pouces imaginaires ou appeler promptement au secours. Ce qu'elle fit, à mon grand étonnement : vous n'imaginez pas comme ça peut s'entendre, une fliquette à forte poitrine
    (pour le volume des poumons). J'ai manqué d'en tomber de ma chaise glissante de transpiration...

    Alors accourut ma Fée au cri de la page blanche. Se hissant d'un genou sur ma cuisse droite
    (bah oui, c'est mignon une fée, mais même adulte c'est pas très grand) pour atteindre mon oreille, sa main glissant innocemment sur mon coeur, sous ma chemise, elle me livra les idées qui poussaient dans sa tête à longueur de journée (pendant qu'elle classait les dossiers, faisait mes comptes ou discutait sur le net avec ses amants virtuels). Ses mots gagnèrent le bout des doigts de ma main gauche et la machine à écrire se remit à crépiter. De l'autre main, le bras passé derrière son dos pour l'empêcher de tomber, je retenais ma Fée ; je sentais son souffle sur ma peau plus que moite tandis que sur le papier la fliquette s'animait comme au cinéma. L'action se faisait de plus en plus chaude, et je serrais ma Fée toujours plus près de moi ; mes doigts dérapaient sur les touches et sur sa peau claire. Tout à coup je sentis son corps se coller au mien ; ses lèvres embrassaient mon oreille et ma main glissait inexplicablement de plus en plus bas sur ses hanches. Désespérément, je tâchai de me raccrocher au clavier de la machine à écrire, mais la chaise bascula et je roulai sur le plancher, avec ma Fée à califourchon sur moi...

    Sur la feuille de papier, l'héroïne imaginaire attendait, les poings sur les hanches ; et elle nous regardait, les lèvres arrondies dans un "
    Oh !" jaloux. Mais ma Fée l'envoya voleter d'un coup d'ailes de l'autre côté du bureau ; histoire qu'on puisse continuer d'échanger nos baisers/idées en paix. Non mais.

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Juin 2007 à 14:55
    tu sais tit Gat'
    j'aurais vraiment aimé avoir la musique, mais les mots dont tu uses sont....oh les mots me manquent.... merci Wagon de baisers sulfureux pour toi
    2
    Mardi 5 Juin 2007 à 15:34
    Salut Gat'
    Ah bah, si on ne peut même plus compter sur sa machine à écrire ! Très beau très chaud ;-)
    3
    Mardi 5 Juin 2007 à 17:34
    I.nconnue...
    ...bien reçu le train de baisers, merci^^
    4
    Mardi 5 Juin 2007 à 17:35
    French'...
    ...c'est clair, où va le monde^^ Dur, dur, moi j'dis, la vie d'écrivain :)
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    5
    Céleste
    Mardi 5 Juin 2007 à 21:16
    Bonsoir Gat
    Elle est maline, cette fée... Elle te détourne de ta feuille en te faisant croire l'inverse... ^^
    6
    Mercredi 6 Juin 2007 à 18:13
    un petit bonjour...
    de saxounette, la rescapée, encore un peu je n'étais plus de ce monde. ) tu as raison c'est mignon une fée, serre la bien fort si tu en as l'occasion ....
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