• Le Pacte Eternel...


    Jorinda, riche intrigante et courtisane voluptueuse, se mit un jour en rapport avec le démon Sohfel, gardien séculaire de l’Eternité du
    Temps, dans le but de conclure avec lui - comme c’est la coutume - un pacte. L'objet en était, pour elle, d'obtenir ou plutôt : de conserver les charmes et la beauté dont elle usait et disposait, à son profit, dans une dimension qu'elle n’avait pu suborner : l’Eternité.

    « C'est possible, lui dit Sohfel ; tu seras éternellement jeune, et la plus belle parmi toutes les femmes.
    _Et quel en sera le prix ?
    _Tu devras coucher avec moi »


    Rusé démon, songea Jorinda ; il veut que je porte son enfant ! Mais qu'importe : je suis prête à payer ce prix, si c’est pour jouir éternellement [de ma jeunesse et de ma beauté]. Elle s’exécuta donc… Lorsqu’elle se réveilla, seule, il ne faisait pas encore jour. Enveloppée dans les draps de la couche de Sohfel, elle ressentait une sorte d’engourdissement comme au réveil d’un sommeil artificiel... Jorinda examina machinalement son corps à tâtons ; son visage, son cou, ses épaules arrondies...elle était parfaite ! Elle caressa ses seins, plus ronds, plus fermes. Irrésistibles. Puis elle posa les mains sur son ventre ; comme elle s’en doutait, il était rond. Déjà ! La lumière se fit aussitôt, et dans un frisson glacial Sohfel apparut.

    « Ainsi tu as cru m’avoir ?, cracha-t-elle.
    _
    Je t’ai donné ce que tu voulais, dit-il calmement.
    _
    Et quand serai-je débarrassé de...ça ?
    _Son terme sera celui de notre accord ».

    Jorinda blêmit.

    « Mais...tu m’as donné l’Eternité ?
    _Précisément. C’est un cadeau que je te fais ; il te tuerait en naissant, mais en vertu de notre pacte il ne naîtra...qu’à ta mort. C’est à dire jamais.
    _Tu ne tiens pas ta promesse ! Tu m’avais promis l’éternelle beauté... »


    Sohfel sourit, de son étrange visage éléphantin :

    « Qu’y a-t-il donc de plus beau qu’une femme qui porte un enfant ? J’ai mis en toi l’innocence, celle-là même à laquelle tu as renoncé avec notre accord. Quant à moi, tu vois, je n’y gagne rien. Rien ; si ce n’est...la Mort »


    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Samedi 28 Novembre 2009 à 07:23
    Une éternité...
    ... à devoir marcher en canard et à avoir sa vessie comprimée : elle aurait mieux fait de s'acheter une crème anti-rides ! :~)
    2
    Samedi 28 Novembre 2009 à 13:50
    @Tant-Bourrin :
    ...et encore, même avec ça elle aurait risqué de se faire avoir^^
    3
    Samedi 28 Novembre 2009 à 16:32
    Fais gaffe
    Elle aurait dû se méfier de Babar, un éléphant portant un poulpe sur la tête c'est louche.... Superbe histoire M'sieur.
    4
    Samedi 28 Novembre 2009 à 16:59
    @Andiamo :
    Ouais ! Que veux-tu, elle était poulpeuse, comme fille^^ Merci :)
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