• Le Bal Des Emplumés...

    Photo : Le chapeau à plumes du Sergent Bobillot...

    Je sortais, un peu fatigué, d'un de mes lieux de perdition préférés ; sous ma chapka je regardais le vent passer autour de l'extrémité de mes cheveux sombres (comme la nuit). Là, dans la vapeur qui s'envolait de mon café je vis tourbillonner les oiseaux, mes pieds fichés au sol sous mes chaussures-sac en plastique aux semelles cassées (même pas mouillé !)...

    Ils écrivaient en boucle dans le ciel tout gris, les escadrilles se fondant l'une dans l'autre et les individus s'effleurant les plumes. Et puis, quand on était bien ivre et que les plus faibles observateurs dégobillaient dans les fourrés, une poignée de ces gros flemmards se posait dans un certain arbre
    (toujours le même), lequel s'emplissait comme un panier de la ménagère à l'approche de Noël. C'est à dire que plus on en mettait, plus ça rentrait ; au bout d'une dizaine de minutes je craignis de voir les branches craquer sous le poids-plume comme les cintres dans une penderie trop chargée, le tronc nu comme le bâton d'un Esquimau qu'on a bien apprécié. Mais non ; et si vous aviez le malheur de détourner les yeux, dans un grand "flop" il en arrivait d'autres. Comme s'ils se décrochaient du manège. Vissé au goudron plutôt qu'à Gudrün, je ne perdais pas une miette de ce spectacle étrange ; quand ils me surveillaient je regardais leur reflet dans le capot des voitures garées là tout exprès. En un quart d'heure le cyprès piaillant plus que dix-mille poussins rageurs était plein comme un charter en direction du grand Sud (le Sénégal ou la Tunisie, le petit ne leur demande pas leur avis) ; tous les soirs à 17h35 il fait taire les locataires et le silence vient plomber tout ça. Je les observe depuis la cage réservée au(x) Gatrasz(s), dans le Quartier des Animaux Perdus...

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Lundi 14 Janvier 2008 à 11:37
    salut
    mais c'est vrai qu' il n'y a pas de singulier à étourneaux
    2
    Lundi 14 Janvier 2008 à 11:57
    mais c'est
    vrai que juste avant que la nuit arrive on a l'impression que le baton d'esquimau vit et qu'il va s'envoler
    3
    NNM
    Lundi 14 Janvier 2008 à 13:36
    Hey angel...!!
    Les cheveux sombres comme la nuit? Très charmant...
    4
    Lundi 14 Janvier 2008 à 14:48
    Salut Gat'
    Ou comment décrire les pleins et les déliés des plumes aériennes... ;-)
    5
    Mardi 15 Janvier 2008 à 16:50
    les cheveux sombres comme la nuit ?
    tu vis en pleine brousse (et tu as des pellicules qui font les étoiles), ou tu vis en ville (avec un casque de spéléo) :) Coin coin Année Gat.
    6
    Mercredi 16 Janvier 2008 à 10:57
    Salut Gatrasz
    "le cyprès piaillant plus que dix-mille poussins rageurs était plein comme un oeuf" m'attendais-je à lire. L'esprit associe parfois drôlement les mots et les idées. Bonne année. Je te laisse faire tes voeux tout seul. J'y mèle juste ma pensée positive. @+
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