Elle parle aux étoiles. Elle leur parle dans une langue qui n’appartient qu’à elle, et que personne ne peut comprendre. Pas même elle ; je crois qu’elle ne sait pas ce qu’elle leur dit. Mais les étoiles comprennent, ça, c’est certain. Et moi, je pleure. Quand je l’écoute s’adresser aux astres, ses mots qui viennent du cœur me transpercent, sans s’arrêter. Ils traversent mon enveloppe fragile comme le ferait une musique trop pénétrante, un jazz stellaire, inaccessible ; et ils filent vers leur destination spatiale. C’est comme le cri d’un enfant des comètes, tombé par hasard dans son cœur à elle, et qui lancerait vers ses sœurs galactiques son appel désespéré. Comme le froissement des pages d’un livre secret, qui raconterait des histoires aux étoiles…
J’ai essayé de les saisir, ces mots, mais ils sont impalpables. Comment ai-je seulement pu espérer traduire la langue des météores ? Ma muse elle-même n’y comprend goutte ; je crois qu’elle n’est pas de la bonne planète… Alors je souffre un peu, je m’écarte de la route des mots de son cœur ; et de loin, je la regarde, ému au fond de moi du discours magique qu’elle tient, solitaire, aux mille yeux de la nuit. Un mystère qui n’est pas pour moi, ni pour personne. De la poésie pour les autres mondes…
Gatrasz.
... et n'a-t-elle que les cieux pour pleurer ? (magnifique texte, j'adore)