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La Lune Sous La Banquise...
Par
Gatrasz dans
Filth and Creations... le
26 Novembre 2007 à 10:53
(Photo : Gatrasz)
C'est au matin d'une nuit sans Lune
que le Jour
les découvrit : enlacés tendrement, le Soleil
et la Lune
coulaient des instants passionnés sur un floconneux matelas d'espace et de temps détournés. Touts en lueurs et en rondeurs, ils roulaient ensemble en bouleversant l'ordre des Astres
...
Sitôt découvert, le Soleil
bondit hors du lit pour regagner les Cieux
, et occuper à sa place tournante ses fonctions de lumineux facteur ; la Lune
resta stoïque, pâle et nue sur la couverture de nuages qui avait accueilli leur voluptueux délit, attendant de savoir quel serait son châtiment.
Le verdict arriva sans se faire désirer : les Etoiles
réunies en Tribunal extraordinaire votèrent l'exil de celle qui, dans l'intimité, se faisait appeler Sélène
. La Lune
se vit assignée d'autorité dans une résidence aux portes condamnées ; elle alla donc s'enterrer, à regret mais sans aucun remords, sous une vitre d'incassable banquise à travers laquelle elle pouvait, quelquefois, entrevoir son Aimé
tournoyant au-dessus de l'horizon glacé...
La Lune
espérait que le Soleil
saurait la trouver, et qu'il viendrait la retrouver, la réchauffer dans sa prison de givre aux confins des pôles. Qu'il lui caresserait les épaules, de la douce chaleur de ses rayons... La nuit, elle brillait sous la glace de tous les feux de leurs souvenirs torrides : ils l'empêchaient de s'éteindre, et ravivaient pour un temps la flamme de son espoir.
Touchées par une si belle confiance, les Etoiles
s'en émurent et rouvrirent son dossier. Le procès fut révisé, la Lune
désincarcérée ; il était temps. Elle était devenue bien terne, ayant brûlé toute sa mémoire dans sa lampe de solitude. Mais enfin, elle vivait. Elle reprit son office, la gestion des marées ; lentement dégelé, son coeur redémarrait. Mais, aujourd'hui encore, on raconte qu'en secret, les nuits sans Lune
elle rejoint son Soleil
adoré ; et que nichée au creux de ses rayons brûlants d'Amour
, elle oublie doucement les heures d'enfermement où la pudeur l'obligeait, de quelques feuilles, à cacher sa nudité parce qu'il n'était pas là pour la regarder...
Gatrasz.
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Toutes ces histoires de lune et de soleil, ça me rappelle toujours Ladyhawke de Richard Donner (c'est bizarre quand on évoque Richard Donner, ça ne fait penser à rien du tout, ça n'a aucune frime...), film que j'ai revu que trop dernièrement et dont la musique composée au synthé bontempi d'Andrew Powell m'a achevé (c'est bizarre quand on évoque Andrew Powell, ça ne fait penser à rien du tout, ça n'a aucune frime...) Mais au-delà du "sound" tout pourri, le côté le soleil a rendez-vous avec la lune (que je ne peux pas en dire plus parce que ça dévoilerait le suspense à tous ceux qui ne l'ont pas vu... et ils sont nombreux !) et comme je ne peux pas en dire plus, autant se rappeler que Richard Donner c'est quand même les deux premiers Superman, les Armes Fatales, etc... et là on s'éloigne singulièrement de ton post, alors autant signaler qu'Andrew Powell a été l'arrangeur de Chris Rea, Kate Bush, d'Alan Parsons Project, de Cliff Richards... Alors que conclure ? Et bien ici, le soleil ne s'est toujours pas levé.