(25 septembre, 11h)
Immobiliste
Plancton porté par les courants marins
Je me laisse courir avec les yeux fermés
Ne nageant que pour compenser
Me donner l'illusion de la stabilité...
Je suis suspendu à un fil
Et je brasse
Si près suis-je parfois de couler à pic
Laisser l'équilibre se rompre
Tomber dans le tambour de la machine à laver...
Surnager, c'est de l'hypocrisie
Ce n'est que souffrir, s'étouffer et mentir
Englué dans l'écume de mes jours, de tes nuits
Quand le contraire serait si simple...
Lentement, laisser l'eau envahir mes poumons
Attendre leur métamorphose
Et puis cracher dans la douleur mes premières bulles
Monstre hybride, mi-homme, mi-poisson
Glisser vers les profondeurs obscures
Zones de haute pression et basse température
Mes os qui craquent, mon corps devient fluide
J'ondule comme une anguille et ne respire plus
Je filtre
Faire l'amour avec les murènes
Ma peau collée à leur ventre sous les poissons-néons
Et laisser la lumière s'éteindre...
Gatrasz.
c'est glauque ça...