Gat' 2010
...J'ai vraiment tout
essayé pour ne pas m'y remettre ; tout, je vous assure, et je pour ça n'ai pas chômé. D'abord, j'ai décidé que cette année, je me consacrais à mon travail universitaire (vous savez, en vue de ce qu'on appelle un travail sérieux) : mais tout a une fin, et à la mi-mai, c'était plié.
J'ai essayé les bouquins de science-fiction aussi ; ces vieilles sagas qui ont débuté dans les années 70 et qui continuent à sortir des épisodes inédits, c'est passionnant, j'me disais. Herbert, Asimov
... C'est sûr, ça l'est : d'ailleurs j'arrive au bout tellement je les dévore vite. Conscient que le problème était loin d'être résolu, je me suis mis à regarder des séries à la télé ; enfin bon, je n'ai pas la télé, mais ce n'est pas un obstacle pour le vrai fan, l'intoxiqué de l'écran qui sommeille en moi a bien su se dépatouiller. Résultat : tout un monde parallèle sous forme de disques sur mes étagères. Et je pensais en avoir pour une vie à regarder tout ça : imaginez, trois ou quatre séries policières, autant de séries de science-fiction, d'autres avec des avions et de la Seconde Guerre Mondiale dedans, enfin, la totale quoi. Hé bien non, ça n'a pas suffi : là, je viens de finir de voir la saison 9 des 'X-Files
', la dernière donc. C'est comme un point de non-retour : une étape, un tournant, après il n'y a plus rien. Quelques petits épisodes par-ci, par-là : trouver une bonne série, une vraie, une qui accroche ET
qui soit renouvelée au-delà d'une ou deux saisons, ça devient difficile. Enfin bref, une autre source d'abrutissement se tarit, comme une fenêtre qui se ferme une fois qu'on a fini d'observer le paysage. Et je me retrouve là comme un couillon, avec mes petits accessoires : une guitare, du papier, tout un tas de crayons
, et je sais que je vais devoir recommencer. Créer
. Construire tout un tas d'autres mondes, parce que je ne les trouverai décidément pas ailleurs.
Alors j'ai craqué, j'ai remis le couvert et racheté du carburant (faut c'qui faut)
; mon polar n°1 aura donc un petit frère, et puis bon, voilà, vous avez vu : la BD est de nouveau sur les rails. Je n'ai pas pu faire autrement ; c'est là-dedans, bien caché, et ça ne demande qu'à sortir, n'importe comment. Je n'y peux rien ; et puis bon, en même temps, je peux bien le dire : j'adore ça
. La raison n'a rien à faire dans l'histoire, plus c'est fou, plus ça me plaît. Allez comprendre ! Bon, et puis maintenant, il faut que j'y retourne en plus, je vois la table à dessin qui me fait de grands signes. Quelle plaie !
Gatrasz.
Quelques coups de crayon et l'atmosphère y est déjà !