• Formic Matter [Comic Acids]...

    (9 septembre 2007)

         L'Homme est un Poison. Il le sécrète dans ses entrailles, il l'enfante tout comme il en est le Fruit. De ses villes transpire une humeur malsaine qui l'étouffe et le ronge de l'intérieur jusqu'à ce qu'écorché-vif, il se jette du haut de ses tours de verre pour offrir en sacrifice à des divinités absentes son sang vicié sur l'autel des dalles de béton. D'autres préfèrent se noyer dans les bas-fonds et les catacombes, et servent de nourriture au Monstre brûlant et malade qu'ils appellent Cité, dont la fausse lumière obscurcit même les étoiles. Les Rêveurs n'y ont plus leur place, ils éclatent comme des bulles de savon quand la pression morbide les étrangle. Restent les Joueurs qui tentent de posséder la Masse grouillante, Horreur paralytique ancrée dans leurs viscères, au cours d'un simulacre de jeu de Domination masochiste et pervers dans lequel ils auront toujours le dessous. De leur peau suinte la Peur acide et grasse qui les rend glissants comme des batraciens, Suc vénéneux qui les condamne au repli définitif sur eux-mêmes et au dégoût de leurs semblables. Au sommet règnent les vautours de la Finance qui, calculateurs fous et aveugles, dilapident ce qu'ils n'ont pas au nom de lois aussi infaillibles qu'imaginaires. Ceux-là distillent ce qui sans eux serait peut-être encore précieux pour s'en donner des overdoses, et ils vomissent leur âme en même temps que leur bile en entraînant toutes leurs Sociétés dans leur chute... Certains encore croient pouvoir fuir la sentence qu'ils s'imposent à eux-mêmes ; et ils polluent les Déserts de leur maudite semence, faite d'Orgueil et de Suffisance, ils étalent à la face des Cieux la gigantesque carcasse en décomposition de leur puissance fantasmée et grotesque. Je ne cherche pas les déserts pour y laisser mes dernières traces mais pour m'y perdre, m'y effacer pour toujours et tâcher d'y trouver dans l'Oubli un Pardon qu'aucun de nous ne mérite. Je n'y veux personne avec moi, sinon Toi. Puisse-tu m'aider dans ma tentative d'ablation de cette excroissance que nous sommes...

    (...et dire que pendant que j'écrivais ça, au sein d'une bulle de nature forcément synthétique, un salaud de parisien, les yeux perdus dans le feuillage, se faisait **** par une petite nénette toute paumée dans cette grande bagnole, au milieu du parking. C'était si romantique ; juste eux et moi, et un écureuil hystérique qui crachait dans mon cou des insultes désespérées, agrippé à son vieux tronc comme un capitaine à son navire qui sombre...)

    Gatrasz.


  • Commentaires

    1
    Mercredi 12 Septembre 2007 à 11:22
    écriture en parc...
    dangereux exercice s'il en est! Et pas seulement à cause des écureuils, mais aussi des malandrins qui n'attendent qu'une chose, c'est que ta plume vide d'encre ne puisse plus remplir ta page de mots si pourvus eux de sens... allez, je te tends une main(vieille) chez moi, ;) bye le poète
    2
    Mercredi 12 Septembre 2007 à 14:05
    Ok...
    ...je vais voir ça !! Merci :)
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    3
    Mercredi 12 Septembre 2007 à 16:11
    Salut Gat'
    Ce texte rend malade, peut-être même fou ! Je sens déjà la fièvre qui... :-)
    4
    Gat'
    Mercredi 12 Septembre 2007 à 16:13
    Chouette...
    ...j'ai réussi à contaminer quelqu'un ! :)
    5
    Mercredi 19 Septembre 2007 à 15:07
    Révérence
    Fabuleusement cynique... Coucou toi ! ;-))
    6
    Mercredi 19 Septembre 2007 à 16:14
    Merci Ligéia...
    ...cynique, oui, j'en ai bien peur ; mais c'est parce que je les aime^^ B'jour... :)
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