(Photo : ...je ne suis que la mèche. Consume moi...)
La vie d'artiste est paradoxale ; elle est truffée d'écueils
J'ai deux vies, ou bien ma vie se décompose en deux temps, deux saisons
C'est un peu comme marcher sur le fil du rasoir, toujours
Il en est une où j'emmagasine les sensations et les expériences
Refuser de pencher d'un côté ou de l'autre. Parce que
Où je vais à 200 à l'heure pour vivre plusieurs existences en une
C'est l'obscurité qui nourrit mon inspiration, parce que
L'autre, c'est un second temps où la digestion se fait, après coup
C'est dans la douleur que je puise mes mots, mes images
Et l'inspiration s'empare du vécu pour se l'approprier
Par essence j'aspire au bonheur, mais quand je l'ai il me pèse
Je fais passer sur le papier le produit de mon (petit) vécu
Car la création me manque, et son matériau principal...
Le plus intense, en retirer l'essence pour (tenter de) la sublimer
Cette souffrance. Parfois, j'ai l'impression de deviner
Lui donner une vie propre, un sens tout particulier
Le secret malheureux de ceux qui n'ont pas tenu le coup
Ou plus prosaïquement pour m'en débarrasser...
Ils ont sombré dans le mal dont ils s'abreuvaient
La création n'est finalement qu'une moisson
Leur pauvre carcasse fatiguée a fini par se rompre
Les semailles se font en vivant carrément, sans arrière-pensée
Broyée par un engrenage monstrueux qu'on préfèrerait ignorer
Mais les deux ne se confondent pas, il y a toujours un temps pour tout
C'est comme jouer avec le feu, le risque de s'embraser
C'est comme ces écrivains voyageurs que je n'égalerai jamais
Comme un Néron dont Rome serait le corps
Et qui n'écrivaient pas sur le pont des cargos
Il faut avoir la force de s'extraire de ses idées sombres
Plutôt dans une chambre de bonne ou de cottage fleuri
Pour respirer, de temps en temps ; il va falloir que j'y pense
Le monde sublimé de leurs souvenirs encore plus intenses...
Avant d'achever ma construction.
Feux de croisement ? Moi qui croyais que tu étais toujours en phare :-) Faut-il passer un coup de balai pour aspirer au bonheur ? Pour achever sa construction ?