(Illustration : si, je vous assure, y'a réellement un arbre comme ça près d'chez moi...)
L'autre soir, j'ai voulu appeler une amie pour lui faire entendre, au téléphone, la voix des grenouilles (près de chez moi, il y a un étang...). Après la fin du concert, je traînais avec le combiné dans les "backstage" pour tenter d'interviewer les artistes lorsque je m'aperçus, à ma grande honte, que j'avais failli en écraser une. L'étourdie sauta sur le bout de mon pied ; ma première envie fut de l'embrasser. Mais j'eus peur de gober par inadvertance l'objet de mon amour. Vous vous imaginez, vous, avec une princesse DANS l'estomac ? Je la laissai donc bondir plus loin. Elle fit un bond, je fis un pas. Un autre bond, un autre pas. "Suis-la, me dit mon amie à l'autre bout du fil en se roulant une clope ; elle te mènera peut-être à la plus proche assemblée de Fées, dans la forêt...". Le conseil me parut avisé.
Je perdis bien vite de vue mon guide ; lassée sans doute de jouer les chiens d'aveugle quand je pouvais me diriger au son, elle rampa sous les herbes et disparut. Mais je n'avais plus besoin qu'on m'indique le chemin. J'avançais tout droit dans une direction qui m'attirait d'elle-même, et je dictais en code mes points de repère à l'Ange Gardien qui vaillamment ne coupait pas la communication...
A la réflexion, j'aurais probablement dû me fabriquer une laisse à grenouille, avec du caoutchouc et du fil de pêche ; car je n'ai pas trouvé la réunion des Lutins et des Fées de la forêt. En revanche, j'ai vu des arbres étranges, des arbres qui la journée dissimulent leurs formes équivoques, mais la nuit se laissent aller à leurs penchants. C'est le Printemps, ils se réveillent. Je reviendrai les voir à l'été, quand la sève les auras grisé(e)s...
Ton blog est un univers à lui tout seul ! Le dessin tout comme le texte, est enchanteur :-)