• ...

    Petit à petit

    On a laissé s'éteindre les voix de l'autre côté, évanouies dans le souvenir d'une Foi que l'on croyait inusable
    L'autel ne compte plus de cierges, aucun parfum ne reste plus suspendu dans l'air comme avant
    Lorsqu'on offrait l'encens et le feu au daimôn complaisant
    Lorsque l'on conversait inlassablement entre mille rêves tissés de symboles
    Aujourd'hui la poussière se dépose sur le bois et le coeur
    Le silence ne vibre plus

    Et voilà que je parle seul

    Pluie

    J'entends l'orage qui approche
    la Nuit est à ma porte.


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  • Le son terrible d'un hochet délicat.
    Qu'agite le Grand Serpent sur nos têtes.
    Le râle qui dort dans notre gorge, si faible, et qui attend.
    Plus ténu que les bruits du monde que nous refusons d'entendre, méthodiquement.
    C'est donc cela qui le rend redoutable.

    Comme la vie est longue ! Elle passe en un instant.


    Et voilà qu'on n'est plus,
    rien du tout,
    rien que rien,
    moins que rien.
    Alors soudain, la nuit qui nous a vu mourir étire son implacable espace, jusqu'à laisser paraître le bleu du lendemain.
    Angoisse ou bien Ennui, difficile aujourd'hui de démêler ces deux amants.
    Tous deux ont engendré la Solitude immense dont nous sommes drapés
    la lourde étoffe de notre linceul.
    Résignés face au Vide impitoyable,
    cramponnés tout au bord de l'Absence
    Insupportablement fragiles.

    Comme il semble loin le temps des découvertes, des espoirs tenaces, des certitudes choyées.
    Comptant les cheveux blancs, les ombres sur la peau, les regards fatigués.
    Comme nous avons vieilli... Tout d'un coup... si vite...
    si fort...


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  • Là où couvait la foi il n'est plus qu'un trou vide.
    Je ne sais plus prier, je ne perçois plus rien derrière le voile
    Le monde dans une lumière d'hôpital trop blanche et sans mystères
    Sans ombres, sans histoires à imaginer
    Dans cet alors toujours nouveau que je n'accepte pas, je sens parfois les murs se déplacer, il me semble entendre les bruits qu'ils soupirent en prenant leurs nouvelles places
    L'invitation s'en suit à entrer de plein pieds dans un chapitre neuf
    Mais je suis a présent si insupportablement seul, que l'élan n'est plus là, la saveur gâchée.
    Alors je lutte.
    Qu'importe ce que je sais, qu'importe ce qu'on me prouve

    je lutte.
    Je refuse d'abandonner l'Illusion qui me fit oublier la mort un instant
    Même si c'est elle qui chaque nuit me précipite dans la tombe.
    Je lutte pour ne pas la tuer

    A chaque fois que je me dépouille
    l'indifférence gagne


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  • 2022, Va t'en.
    Année de malheurs, toute jalonnée de regrets, 2022, tu m'as vaincu.
    Tu m'as arraché mon enfance. Mes souvenirs au coin du feu.
    La pluie qui faisait luire les lauzes, et que je contemplais, sous la lumière jaune la petite cuisine.
    Tu me les as pris, si soudainement. Je n'ai même pas eu le temps de retourner chez moi. Pas eu le temps de dire au revoir.
    Tu as tordu les os de mes mains.
    Tu as brisé mon cœur amoureux.
    Tu m'a privé de ce que j'aimais, et qui m'abritait de la peur.
    Tu m'as jeté le Temps à la figure, celui que j'ai perdu, celui que je n'aurais jamais plus.
    Année de malheur, va t'en.
    Assez de tes coups bas.
    Assez de tes sentences.
    Va t'en.


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  • Je vois Cassiopée tous les soirs.
    Mais jamais le soleil ne pénètre chez moi.
    Mes doigts qui souffrent et se tordent trop vite me parlent d'abandon et d'échec en suspens.
    En dedans comme au dehors, les contours du monde se sont craquelés, révélant le néant, l'étranger, le vide.
    Et chaque nuit, au moment où l'angoisse me secoue et me jette dans l'instant fébrile, je me tourne vers ces quelques étoiles qui m'observent.
    Alors j'attends.
    Aux aguets.
    J'attends que la Bête se saisisse des rênes.


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  • ...




    J'aurais dû me méfier

    Du goût enivrant de l'orage
    Des terribles tempêtes, des brisants meurtriers
    Des déferlantes cruelles qui font sancir les navires
    La vague scélérate qui m'éparpillerait

    J'aurais dû me méfier de la douceur
    Du goût de miel des nectars interdits
    Du goût des soirs d'été
    Des lumières brûlantes qui confondent et
    condamnent les papillons de nuit
    Des brises qui se coulent sur la vaste prairie
    et deviennent blizzards sans jamais prévenir

    J'aurais dû me méfier de ce goût-là
    des choses qui dévastent
    Le goût des cataclysmes


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  • ...

    Alors, je ne ne partirai pas.
    Je suis fatigué, épuisé, sans ressources.
    Je ne suis plus que l'ombre de quelqu'un que je ne reconnais même plus.
    Partez.
    Riez.
    Sombrez.
    Revenez.

    Sans moi.

    Encore une fois, je cherche.


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  •                                      Comme on peut vieillir au cours d'un seul été
             
                      Comme reviennent, usées de leurs longues croisières
                                  
                                     Les figures de proues épouvantées
                                    
                                     Blanchies par les tempêtes


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  • Je rêvai que je tombais dans l'abîme.
    Une lame scélérate m'avait frappé, sans que j'eusse le temps d'agripper quelque drisse, et je me trouvai plongé dans la ténèbre mouvante qui allait me manger.

    Et longtemps, je me demandais, combien devrais-je attendre avant d'abandonner, avant de recevoir la fin qui m'attendrait..
    Faudrait-il me noyer, ou bien mourrais-je d'épuisement, glacé jusqu'au fond de mes os
    Les oiseaux allaient-ils me vider les orbites, ou bien aurais-je coulé avant...


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  •  

     

     

                     Et toujours,
                                      
                                                               ce retour à l'Absence

     

     

     

     

     

     

     


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  • Comme ces regards disparus croisés sur les vieilles photographies. Le pont d'un navire qui n'est plus. Les ruelles autrefois baignées de soleil, et qui n'existent plus. Les claquements de semelles qui y résonnaient, les cris d'enfants, un miaulement de chat.
    Je vis dans un souvenir qui ne m'appartient pas.
    J'observe mes mains. Je m'observe tout entier.
    Je me tiens à ma droite quand, les yeux dans le vague, je contemple l'effroi.
    Et j'observe, je cherche à voir ou à entendre, avec une ardeur désespérée je lutte, je lutte de tout mon être, contre l'inacceptable sort qui m'a jeté ainsi sur la toile de cette époque atroce, qui n'en finit pas de voir le monde mourir.
    Je vis dans un souvenir qui ne m'appartient pas. Une scène en noir et blanc, jaunie par la patience. Qui n'a jamais eu lieu, nulle part, jamais.
    Je regarde mes mains, il le faut je le sens, sans cela il est clair que je n'existerais nulle part.
    Je ne suis pas d'ici, et pas de maintenant, et je n'ai pas de place, nulle part, jamais.
    Ma vie s'écoule à une vitesse folle, je sens déjà mon corps fatiguer quelques fois. L'indifférence du siècle me glace les entrailles. Je l'ai fuit quand j'ai pu, mais me suis retrouvé projeté malgré moi au milieu du Royaume, sans armes et sans alliés.
    et je ne sais que faire, je n'ai nulle part ma place, et ce que je trouve beau meurt plus vite que moi.


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  • Mentais-tu alors ?
    Lorsque tu disais entendre, peut-être même comprendre... Mentais-tu ?
    Il me semble que j'ai vieilli si loin de toi, que je ne vois même plus les couleurs de ces roses que tu aimais tant naguère.
    Il y a toujours la mer comme berceau de ma Loi, et je dois me mouvoir dans une nuit sans lune, mais j'ai perdu l'Etoile, et le feu s'est éteint, et mes mains sont gercées.

    Tu rêvais de la Fin, on t'avait nommé chantre et alors tu chantais. En ces temps tu marchais sur les sentes austères d'interminables steppes. Le ciel était livide, mais le sol était ferme et tes pas assurés, et la toile tendue par-dessus le néant était tissée si fin qu'elle lui tenait tête.

     

    "Comme la pluie printanière la Loi frappe.
    Accuser les grenouilles ne changera pas la Loi."

    Et tout était très grand, brûlant, glacial. Tout était très violent, jamais tiède.
    Jamais ?
    Et que dire de ce confort engourdi, la satisfaction blême, le contentement grossier auquel tu ne croyais même pas ?

    Il y aurait une chance, quelque chose à saisir, une courant d'air nouveau portant tous les espoirs. Que nul ne saisira.
    Il faut se résigner.

    Le songe qui a maudit ton coeur n'a jamais raconté comment perdre la foi.
    Il dressait le portrait d'un avenir misérable. Il annonçait la fin, dans les moindres détails.
    La voilà.


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  • ...

    Fantômes rieurs des bruines toulousaines,
    ciels embrasés sur les briques, l'or partout sur les toits

    claquements de talons sur les pavés luisants des rues gonflées d'histoires...
    Amis chers à mon coeur, perdus dans ce qui fut...
    Rien ne vous a chassés...

    Comme vous me manquez...


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  • ...

    Une année sans écrire,
    J'ai traversé la grande mer

    j'ai traversé l'océan, les grosses houles du Nord, j'ai entendu les chants, la musique du large, la grande grande musique
    J'ai traversé l'océan

    tant de choses ont changé

    tant de retours aussi

    Voilà que je m'en vais.

     


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  • ...

    Bien sûr je me souviens. 
    De nos adieux au détour d'un rêve l'an passé.
    Il fallut te laisser partir enfin. Peut-être avais-tu déjà soufflé sur les cendres du grand tombeau blanc de ce qui aurait pu être. Peut-être attendais-tu là, patiemment, l'accompagnant parfois dans certains de mes songes, en silence, toujours en silence.
    Est-ce que je malmenais ton âme ? Durant toutes ces années, ai-je fait souffrir ton âme, enfermée dans sa prison brisée ? Dis, es-tu là encore ?
    Je me prends parfois à croire, jetant sur la route passée un regard, que, peut-être, tu protégeais mon coeur... Comme si tu n'avais que cela à faire... Existe t-il plus egocentriques pensées que les miennes ? Comme elles savent parfois me répugner !JE te vois occupant la place d'un brasier qu'il faudrait attiser un jour. Pas n'importe quand, ni pour n'importe qui.
    Et voilà qu'à présent, tu as déserté les lieux. 
    Je ne t'oublierai pas. Toujours je pense à toi.
    Adieu pour jamais, à ce qui aurait pu être, à ce nous parallèle que nous avons raté.
    Adieu fantôme bien-aimé, consolateur des angoisses de mon âme erratique.
    Je continuerai de prier pour ta liberté, pour la paix de ton âme.
    Adieu. Nous ne nous verrons plus. 


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  • ...

    Je suis revenu.
    Dans les ombres des pas tressés au fil des ans sur les mêmes trottoirs.

    Voilà longtemps que je je vis ici.
    On est parti très loin encore, se façonner de nouveaux souvenirs à épingler sur sa vie. C'est un art maîtrisé, mais la solitude n'a plus la même saveur, à présent.

    Absence. Vois, je ne sais plus manier les mots. Une année sans coucher le moindre de mes soupirs. D'étourdissement en étourdissement, le temps  s'est envolé, et me trouve hébété, un an plus vieux, quelques piliers en moins dans mon temple fragile.
    Un peu plus seul à mesure qu'on avance sous l'étoile malade.

    De plus en plus entouré de moins en moins accompagné.

    Et marcher dans les cendres, dans ce qui reste de la terre toute noire, meurtrie pour trop longtemps, désert en devenir. Nous mourrons avec toi, nous souffrons avec toi. Nous ne sommes que toi.
    Comme tout me manque que je connaissais alors...


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  • ...

    Je ne sais plus chanter. Je ne sais plus écrire. Ma voix est coincée dans ma gorge et les mots ne veulent plus se former.

    Il y avait une église. Un temple doré tout neuf. Depuis longtemps je ne voyais que des ruines. Et gravé dans la pierre :

    "L'homme humble doit savoir que la croyance ne lui appartient pas"


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  • Je te nommai en mon cœur 
    Miséricorde
    et tu m'as repêché.

    Qui me sauvera à présent ?


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  • ...

    Personne ne viendra plus attendre sur quai, Luneron.
    Personne, et tu le savais bien.
    "Il n'est plus mon Amour.
    Elle ne viendra plus, plus jamais.
    Elle ne viendra plus m'attendre sur le quai"
    Pauvre Luneron, tu pensais te noyer dans le souvenir brûlant ; tu ne savais même pas que tu prophétisais.
    Tes bagages, Luneron.
    Tes bagages laissés là sur le quai dans mon rêve.
    Quelqu'un les a emportés, Luneron.
    Il n'y a plus rien à toi, sur le béton, sous la brume.
    Les corbeaux se sont disputés les restes éparpillés du suicidé de la veille.
    Une odeur persiste pourtant, de sang, de désespoir.
    Luneron qu'attends-tu ?
    Avant que ça n'arrive, tu connaissais l'issue.
    Tu savais que tu perdrais tout, avant de recevoir.
    Alors tu n'as plus de bagages. Ne les cherches plus.
    A quoi bon des bagages, si personne ne t'attend ?


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  • ...

    Dis-moi quel est ton dieu, Grande Mer.
    Vénérons-nous les mêmes forces ? A qui rends-tu des comptes lorsque tu te soulèves ?
    Comment vois-tu le ciel ? Crains-tu que les étoiles s'en décrochent, et empoisonnent ton sang ?
    Ton lit aussi vaste que celui du vent. Vous concertez-vous longtemps avant de décider vos fureurs et vos dons ?
    Un jour viendra, je le sens, où tu devras m'avaler ; me souffleras-tu le secret qui gardera mon âme de tes bêtes avides ?


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  • Les hirondelles ont déserté BonVent, il n'y a plus un arbre, et le phare est éteint.
    Et si l'on ne part pas bientôt, il n'y aura que du sable, du sable plein la bouche, et du sel dans les yeux.
    Bon Vent n'a pas d'Eglise, seulement les nuages et il n'y a plus de dieux pour conter ses histoires ; il n'y a que le vent qui ne s'attarde guère, qui est toujours méchant.
    Il n'y a plus de temple, seulement le silence. Et il n'y a plus personne, ce ne sont que des ombres.
    Bon Vent a perdu l'Eternité, car elle aussi s'étiole, on l'a compris d'un coup, d'un trait dans la poitrine, mille aiguilles dans le crâne.
    Un jour, ses contours désolés s'enliseront soudain, la Mer indifférente engloutira ma seule vraie maison.
    Et quand je ne serai plus que rien, BonVent ne sera plus ; disparu tout à fait..
    N'aura jamais été.


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  • Parce que le monstre avide dévore jusqu'à la plus petite étincelle.
    Parce que décembre.
    Parce que le Vide gavé de poison.

    Parce qu'il faut partir. Maintenant.


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  • ...

    Tout s'est terminé.
    Le monde s'apprêtait à s'enfoncer dans la nuit, et rien ne le peuplait plus.
    Le soleil et la lune qui autrefois avaient été dieux, s'éteignaient doucement pour laisser le froid emporter le peu d'âmes affolées qui restaient égarées sur la terre silencieuse.
    Il y eu le décompte atroce, et la résolution de se laisser partir en même temps que les derniers oiseaux tomberaient dans la mer.
    Mais la peur s'engouffra, la réalisation soudaine que les dieux étaient morts. La source était tarie.
    Tout n'était qu'illusion. Terreur.
    Angoisse mortelle.
    Et le ciel se peupla de nébuleuses magnifiques. Une splendeur glacée, étrangère. Splendeur désespérée.
    Inconsolable solitude. Vide en-dedans.


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  • De dessous les grandes arcades aux pierres lisses, je vis la pluie qui tombait sur la nuit. Et le ciel était clair, et la lune brillait.
    Je sortis seul dehors sur les dalles miroitantes, et par delà les ombres de deux immenses tours, je vis se dessiner tout l'envers de la Lune.
    Reflétant sur les gouttes tombant du ciel pur, des milliers de couleurs qui n'ont même pas de noms, l'arc-en-ciel se forma, scintillant gravement, comme un oeil formidable scrutant ma solitude.
    Et je m'en fus criant, des larmes dans les yeux, et le coeur bondissant, demandant que quelqu'un partage cette vision.
    Mais nulle âme ne se laissa convaincre d'assister au spectacle. Et lorsque je revins la pluie s'évanouit, et le ciel avec elle, ne laissant que la lune ronde et froide au-dessus. Indifférente à nouveau.


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  • ...

    Parce que tu n'es plus là, je ne comprends plus rien, ne vois plus rien.
    Les ombres ne sont plus que des ombres, la nuit ne parle plus.
    Je n'ai pas réalisé tout de suite, je n'ai pas su discerner assez tôt ton silence.
    Je n'avais jamais craint de te perdre, je ne doutai jamais. Comment douter alors ? Tu étais partout, tu étais Tout. Dans le regard de ces autres que je croisais, je voyais ton éclat, dans le ciel, la musique, dans la pluie sur les toits, le ressac et la lune...
    Comment est-ce arrivé ?
    J'ai continué de croire, mais tu n'étais plus là. Depuis combien de temps ?
    J'ai commencé de voir le déclin dans mon corps. J'ai aperçu l'Oubli que d'autres contemplaient, que j'avais renié, qui me glace d'effroi.
    J'ai peur de respirer, j'ai peur du temps qui passe, et toutes les peurs du siècle me traversent aujourd'hui, comme un pays nouveau que personne ne défend.
    Depuis combien de temps avais-tu déserté ces étendues figées ?
    Comment est-ce arrivé...
    Reviendras-tu un jour ?


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  • C'est usant.
    Et inquiétant.
    Une vaste mer de vouloir être, sans jamais larguer les amarres. Par paresse.
    Lassitude face aux possibles.
    Face aux jours qui déroulent leur fatalité toujours un peu plus vite.
    Découragement.
    Elan abattu, inspiration douloureuse.
    S'il n'est pas assez de temps pour apprendre vraiment, à quoi bon s'étourdir à faire semblant d'exister ?
    Et tout se termine toujours en soupirs, vides d'espérances.
    Gorgés d'une inexplicable amertume.


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  • Pluie.
    Contemplation de toutes les tempêtes passées.
    Des pluies d'automne sur le toit. Des orages sur la mer.
    Les éclairs bleus dans les nuits de janvier.
    Des voix prononçaient mon nom, chaque soir lorsque je m'endormais.

    Alors je contemple.
    La très ancienne peur qui tourmentait mes premières pensées.
    Revenue comme neuve, tandis que je vieillis.

    Je me rappelle ton goût parfois amer, souvenir vivace de rêves assassins.
    Je me rappelle combien tu as pu m'être insupportable.
    Le regard intensément fixé sur le moindre de tes soubresauts, j'attendais que tu partes, j'attendais, impatient, que tu m'abandonnes.
    Sous le bruit de la pluie contre le goudron chaud.

    Pourtant la vieille peur ne m'a jamais quitté.
    Et quand tu partiras, que deviendra mon ombre ?
    Comment décideras-tu de te détourner, quelle arme choisiras-tu ?
    Plus je comble le vide, et plus je te vois qui t'éloigne.

    Les idoles sont creuses. Et l'air dans les Eglises est devenu bien vide.
    Le vent et la mer parlent une autre langue, et les cieux se sont tus, comme les ombres dans la nuit.
    Encore, je cherche les dieux sans noms qui me portaient naguère.
    Avant le sacrilège.
    Mais la nuit ne me voit plus,  et les morts sont indifférents.
    Solitude froide,
    nuit  dépouillée d'étoiles.


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  • ...

    Retournons là-bas.
    Retournons scruter le retour des fantômes des baleiniers, bas sur l'eau, pour toujours lourds de leurs longues croisières.
    Arpenter les sentiers dans le sable, les arbres plantés dans le sable, les plantes des dunes.
    Les falaises sablonneuses.
    Les phares solitaires qui jalonnent la côte douce.
    Retournons mon âme, nous lover sous le vent qui inspirait des airs, contre les bardeaux blancs du petit môle qui, seul, garde toute baie.
    Emporte-moi là-bas, respirer. Respirer.

    Me reposer.

    ...


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  • ...

    La grève sous les étoiles,
    le bord déchiqueté du monde...


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  • ...

    Tout ce temps.
    Toutes ces heures passées à regarder la poussière flotter dans la lumière...


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