• 2. Spicy


    Après avoir franchi le désert, Lili Pixy atteignit les primes racines des steppes de l'Orient. Elle finit par poser son Gipsy, léger comme un papillon, sur la route de Samarkand...

    Les premiers relents d'épices dépassés, elle arrangea ses cheveux et s'habilla de couleurs vives et d'amples plis. Bientôt ses idées prirent corps, se dispersèrent autour d'elle, et Lil décida de s'imprégner complètement de l'atmosphère prenante qui s'insinuait en elle, lentement, délicieusement. Elle avait un peu l'impression de se métamorphoser en un morceau de pain d'épices ; et cela lui plaisait infiniment...

    Elle errait, fondante, dans les ruelles, sous un voile translucide et ouvragé qu'elle avait acquis pour une pincée de cumin. La chaleur faisait naître sur sa peau mille gouttelettes de sueur, qui donnaient à sa démarche légère une étonnante fluidité. Elle parvint, se permettant quelques entrechats, au milieu d'une place carrée où la sérénité régnait, à son avis, plus que partout ailleurs. Intriguée par ce phénomène, elle tourna encore sur elle-même jusqu'à apercevoir une petite porte sombre, donnant sur l'intérieur d'une maison d'où émanait, discrète, une musique lente qu'elle ne connaissait pas. Elle y entra, d'un bond.

    Ce qu'elle vit dans cette maison, nul autre qu'elle ne le sait, sans doute ; mais elle sortit presqu'à la nuit, tourbillonnant sans fin dans un nuage de fumée bleue. Si vous lui posez la question, elle ne vous répondra pas ; mais à chaque fois ses yeux brillent, et elle esquisse une valse étrange où ses bras à la verticale tracent des cercles à n'en plus finir. Et elle récite pendant des heures des mots que je ne comprends pas...

    Gatrasz.

    (P.S. : je vous raconte pas l'envie de pain d'épices, après avoir écrit ça^^)


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  • 1. Gipsy


    . Le voyage de Lili Pixy n'a ni début ni fin ; il existe, elle existe, et c'est tout ce qui compte. Son but ? Elle n'en a pas ; ou bien il est multiple. Voir, rencontrer, échanger et tâcher de comprendre ce qu'elle met à sa portée, voilà ce qui fait son ambition. Elle vole donc, plane à la surface du Monde et prend Terre là où son regard se pose...

    Lili survolait le désert dans son Gipsy Moth; elle n'imaginait rien de mieux pour voler que ce papillon gitan au moteur bourdonnant dans l'azur. Sous ses ailes, les dunes défilaient, et le reg caillouteux remplaçait les vastes plaines aux rares touffes d'herbe d'où elle avait pris son envol. Elle chantait, son écharpe flottant au vent derrière elle, insouciante et curieuse. La panne intervint au meilleur moment, juste avant l'arrivée de l'ennui ; le moteur toussa un peu, puis s'arrêta. "Ah, soupira Lil', il était temps...", car elle aimait les contretemps. Et elle s'orienta, se dirigea, pointa vers le seul coin qui lui parut tout à coup sortir de l'uniformité...

    Comment elle se posa, là n'est pas la question... Elle fut bientôt devant une oasis, verdoyante et porteuse en son sein d'un couvert sombre, chaud et mystérieux. Résolument, elle y entra. Lili Pixy erra longtemps là-dedans ; lorsque le soir fut venu, elle aperçut autour d'un feu de camp, une foule de jeunes gens qui dansaient et jouaient de la guitare. Elle n'éprouva pas le besoin de se joindre à eux ; mais elle resta longtemps à les regarder. Puis elle rejoignit le couvert des arbres, et contempla rêveusement les fleurs envoûtantes qui s'emmêlaient en un étrange réseau, et lui rappelaient Baudelaire sans qu'elle sache pourquoi. Ensuite, elle se coucha en rond dans l'entrelacs de racines des grands arbres verts, et s'endormit avec le sourire...

    Gatrasz.
    (P.S. : pour bien comprendre, faudrait écouter les Pixies en boucle, "Here Comes Your Man" de préférence ici, mais faudrait uploader, et je peux pas [:(] )


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