• Beaucoup de gens vous diront que les histoires de mafia, c'est du cinema ; qu'aujourd'hui les gangsters sont en cols blancs et que tout se joue en haut lieu, derrière les grilles de l'Elysée ou les façades des établissements bancaires. Mais c'est faux ! Je les ai vus, moi, les parrains de la petite pègre locale, les petits chefs de gang d'antan. Vous savez, ceux des films de Georges Lautner et de Guy Ritchie . Ils sont là, secrets, invisibles, sous vos yeux.

    L'été, sur une esplanade au bord de la Garonne. Entre trois voitures, assis sur des glacières une bière à la main, une poignée de petits vieux discutant le coup près d'une table de camping avec un jeu de cartes et un bocal d'olives fourrées aux anchois. Vous vous dîtes qu'ils commentent la partie de pétanque du matin ; je sais, moi, qu'ils parlent commerce, trafics, arnaque et marché noir. Comment ? C'est difficile à dire ; je le sens. C'est une question d'ambiance, je crois...

    Dans un bar, en fin d'après-midi, un type au visage marqué, qui vous regarde avec un sourire confiant, finissant une Guiness avec une jeune femme blonde à ses côtés. Un retraité ? Un videur de boîte de nuit attendant l'heure d'aller travailler ? Pour vous, peut-être. Pour moi, un bon vieil irlandais ; un gars qui tient sous sa coupe la moitié des bars de la ville et les trois-quarts des ventes d'alcool. Qui sait que l'argent de votre pinte ira dans sa poche, comme celui de la sienne. Où qu'il aille boire, il est chez lui et il le sait. Tranquille. Sent-il que je l'ai perçé à jour ? Possible ; mais il sait aussi que je ne dirai rien, ou tout comme. Il s'en moque. Si je l'ouvre, il sera plus rapide, plus puissant, plus crédible que moi. Je ne suis rien. Tant mieux.

    A vrai dire, c'est comme ça que je m'en sors. Je suis insignifiant. Personne ne me voit, ne me croit. Je pense ce que je veux, puisque je n'existe pas... Tenez, l'autre jour, dans la galerie marchande du quartier, un individu m'interpelle :

    "
    Hé, pauvre tache !"
    Je lui dis : "
    C'est clair, je suis une merde, t'as raison.
    Il surenchérit :
    Pauvre con !
    Je réplique :
    Héros !
    Lui :
    Dégénéré !
    Moi :
    Ouaip. Génie !
    Lui :
    Connard !
    Moi :
    Dieu !"

    Sur ces mots, je m'en vais tout joyeux, courant presque. Je vous assure, j'exultais. ça ne vous ferait pas plaisir, à vous, d'être enfin estimé à votre juste valeur ? Et même si je valais un peu plus que ça ; qu'on me sous-estime, moi, ça m'arrange. On ne fait pas attention à moi ; et je n'en perds pas une. J'observe, j'enregistre et j'analyse. Et je me tais. Ce que je vous raconte ? Ce n'est rien. Si vous saviez...


    Gatrasz.


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  • J'emets sur ondes électro-magnétiques, femme aux regards bleus synthétiques. Fille de l'Homme Médiatique, moi je suis pôles et sans éthique. Mes humeurs sont alternatives, je vous repousse, je vous attire. Comme de juste, je suis irrésistible ; si vous entrez dans mon champ je m'aimante à vous. Le courant passe ? Nous échangeons nos électrons libres. Vous m'appelez ? Je vibre. Des hommes de fer, j'en ai vu sur ma peau couleur cuivre. Combien vers moi ont déchargé leurs accus par à-coups...je ne sais plus. J'explose et je répands l'oubli, comme un 'reset' des données magnétiques du corps. Je leur grille les transistors...

    Bombe sexuelle,
    à-coeur et ravageuse, je bousille leur carte-mémoire pour m'y décalquer à vie. Mon fantôme hantera pour longtemps leurs disques de sauvegarde... Moi ? Je me renouvelle, je recompose ma carte mère et me rebâtis un système complet, sans interférences. Antivirus intégré, vous ne pouvez pas m'infecter (qu'est-ce que vous croyiez ?). Si vous aimez les sensations fortes, si votre curiosité n'est pas morte, venez : cédez à mon magnétisme animal. Je (vous) saute sans (vous) faire de mal. Tombez le masque, lâchez le clavier, et venez pousser le gros bouton rouge...


    Gatrasz.


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